Les Mains obscures de l'oubli

Marseille. Antoine est sorti de prison. Il y a passé 30 ans. Angelino, qui est passé le prendre, le ramène en ville. Mais avant, ils font un détour par Aubagne pour y voir le père d’Angelino, Don Aurelio. L’homme a une énorme dette avec Antoine. Ce dernier a fait de la prison à la place du fils d’Aurelio. Il veut aider celui qu’il considère comme son fils, mais Antoine a autre chose à faire : un vieil accord passé avec un chef d’entreprise basque. Il avait promis à cet homme, un certain Larramurdi de le venger si ce dernier venait à être tué. L’organisation séparatiste basque ETA le rackettait et a fait sauter sa voiture, parce que le chef d’entreprise ne payait pas l’impôt révolutionnaire. Et Antoine est un homme d’honneur. Il se lance sur la piste d’un certain Itzala, le responsable de la mort de Larramurdi. Un périple dangereux qui le conduira au Pays Basque…

 

Par berthold, le 1 avril 2014

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Notre avis sur Les Mains obscures de l’oubli

Les auteurs du titre Les Racines du Chaos, Felipe Hernandez Cava et Bartolomé Segui, reviennent en grande forme avec ce one-shot intitulé Les Mains obscures de l’oubli.

Le scénariste, Cava, aborde le sujet basque avec le terrorisme, le GAL, les services secrets espagnoles en mettant en scène ce truand, qui a passé trente années derrière les barreaux et qui veut respecter une dette d’honneur pour venger la mort d’un chef d’entreprise basque assassiné par l’organisation basque ETA.
De Marseille à Donosti (San Sebastian), en passant par Paris, on suit le périple d’Antoine pour retrouver la piste de celui qui se fait nommer Intzala. L’intrigue de Cava est fort bien construite. Le récit est riche, prenant et servi par un suspense intense. Jusqu’au bout, nous suivons Antoine vers ce final qui sera forcement violent. Son enquête lui fait côtoyer d’anciennes relations qui nous en apprennent un peu plus sur son passé, où il est question de la Guerre d’Algérie, de sa carrière de truand à Marseille, de sa relation amoureuse avec une certaine Isabelle, mais aussi c’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le problème basque avec la question du terrorisme, du GAL et autres. Ainsi, Cava met en scène un ancien guardia civil, Roman, qui prête main forte à Antoine. Les règles du polar sont fort judicieusement utilisées pour ce récit.
Le scénariste nous fait sentir la "vie" chaleureuse (pour ce qui connaissent) du vieux quartier de Donosti, tout comme la vie dans le Panier, à côté du Vieux Port, de Marseille.
C’est aussi une des forces de ce récit justement qui nous trimballe d’un endroit à un autre, ce qui nous force à nous dépayser sans souci.

Bartolomé Segui réalise des planches de talents avec ce polar. Les personnages ont de la gueule, des tronches de truands. Les divers lieux sont bien retranscrits. Marseille ressort bien dans ces pages, tout comme Donosti ! Pour ceux qui connaissent, le vieux quartier de cette ville a l’air bien vivant. Segui donne une bonne atmosphère au récit, une atmosphère qui nous entraine au plus profond de ce drame.

Les Mains obscures de l’oubli est un très bon récit policier, une belle bande dessinée qui mérite toute notre attention. Une oeuvre qui aborde avec talent et intelligence la question basque.
Un titre à découvrir sans hésiter !

 

Par BERTHOLD, le 1 avril 2014

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