Les Morsures de l'ombre

Le commandant Benoît Lorand se réveille dans une cave, derrière les barreaux d’une cellule, menacé par une inconnue, Lydia, qui exige qu’il avoue avoir tué sa sœur et l’emplacement de son corps. Le policier ne comprend pas trop de quoi elle parle, elle devient plus menaçante, parfois un peu folle, il se demande comment il va pouvoir se sortir de cette situation désespérée…

Par fredgri, le 2 novembre 2024

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Notre avis sur Les Morsures de l’ombre

Cet album est adapté du roman du même nom, Les morsures de l’ombre de Karine Giébel.
L’accroche est assez simple, en fin de compte, un flic se réveille dans une cellule, sa tortionnaire, une femme avide de vengeance, le prive de nourriture et l’accuse d’un acte dont il clame être innocent. La tension monte, il tente de l’amadouer, de mieux la comprendre, tandis qu’à l’extérieur la police entame une enquête pour le retrouver.
On pense évidemment à la trame de Misery de Stephen King qui part plus ou moins sur la même base, cependant, le scénario se dévoile légèrement plus complexe, tout de même.

Micéal Beausang-O’Griafa se réapproprie très habilement ce thriller en huis-clôt extrêmement prenant et immersif qui nous plonge dans l’esprit d’une femme en douleur qui veut absolument faire payer la mort de sa sœur à celui qu’elle pense responsable, un policier volage, habitué à multiplier les conquêtes, dans le dos de sa propre femme. On commence alors la lecture en s’interrogeant sur la responsabilité probable du policier, Benoît, le lien qu’il peut y avoir avec les accusations de la mystérieuse Lydia. Plus on avance, plus on voit la carapace de l’accusatrice se fêler. On la suit chez sa psy, tenter de se confier en maquillant la vérité. Elle raconte avoir rêvé qu’elle capturait le responsable du drame qui la hante depuis des années, qu’elle le torturait dans sa cave etc. On comprend qu’elle entretient avec la réalité un rapport complexe, d’autant qu’elle fait aussi référence à une autre personne qui lui aurait montré la voie à suivre, là ou trouver les indices qui l’ont menée à Benoît.

Le scénario est vraiment bien rythmé, l’écriture est fine, à la fois dense, émouvante et très tendue, on suit l’évolution de l’enquête, tout en assistant au glissement vers le drame dans la cave de la jeune femme qui s’embourbe dans son délire tortionnaire.

Micéal Beausang-O’Griafa nous propose un huis-clos fascinant et terrifiant, aux ambiances sombres, servi par l’excellent dessin réaliste de Xavier Delaporte et les couleurs particulièrement cohérentes de Greg Lofé. Un album qui nous prend aux tripes du début à la fin, très efficacement dosé.

Une très belle surprise, vivement recommandée.

Par FredGri, le 2 novembre 2024

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