Les Mutants

Cet album, entre reportage et récit autobiographique, propose une immersion parmi un groupe d’adolescents, mais pas n’importe lesquels… Pauline Aubry se souvient de sa propre adolescence et de ses fréquents allers et venues dans le service pédopsychiatrique de l’hôpital Sainte-Barbe, sur Paris. Alors qu’elle se lance dans la BD son ancien médecin lui propose d’animer un atelier BD avec quelques ados dont elle s’occupe. C’est ainsi l’occasion pour l’auteure de retrouver ces univers d’ado, de repenser à ses propres expériences et de tenter de mieux comprendre cette "étrange tribu"

Par fredgri, le 23 février 2016

Publicité

Notre avis sur Les Mutants

Une version "courte", en épisode, est parue précédemment dans XXI.
Pauline Aubry nous entraîne donc, à travers son expérience d’atelier BD, au sein d’un petit groupe d’ado qui souffre de différents problèmes, mais qui reste représentatif de cette période de doute, de quête identitaire, mais surtout il ouvre sur un certain nombre de parallèles avec le propre vécu de l’auteure qui se sert souvent de ses expériences passées, de ses remises en question, pour commenter le quotidien de ces adolescents qu’elle côtoie !

Elle ponctue régulièrement son récit autobiographique de mille et une anecdotes, elle demande à ses "élèves" de participer, de s’exprimer, de témoigner, ouvrant ainsi les planches sur des tranches de vie ou pointent des vraies interrogations sur l’identité, sur l’appartenance à un groupe, une famille, sur la façon de gérer ce qui se présente, qui on est réellement ! Bien sur, beaucoup de choses sont centrées sur les ateliers eux même ou même sur les angoisses que traversa, il y a quelques années, l’auteure, mais tout est réellement amené subtilement, avec pas mal d’autodérision aussi !

Toutefois, le regard est axé sur l’adolescence sous un angle logiquement assez orienté, le mal être, une période forcément génératrice de problèmes anxiogènes ! On sait tous combien ces années "boutonneuses" peuvent être capitales, voir même fondatrices (et dans certains cas destructrices), qu’il reste important de bien dialoguer, d’écouter, et le portrait que brosse Pauline Aubry va complètement dans cette direction. Elle met en situation un groupe très disparate qui apprend à cohabiter, à prendre corps…

Je n’ai pas envie de trop prendre le relais sur ce qui se dit, sur ce qui nous est montré, dans cet album, car il me semble important de le découvrir par soi-même. Malgré tout je conseille cette très intéressante lecture, très édifiante !

Recommandé !

Par FredGri, le 23 février 2016

Publicité