Les Navigateurs

Max est stupéfait. Il vient d’apprendre que Neige est de retour, elle qui avait quitté Paris pour Londres alors qu’ils étaient adolescents. Il ne l’avait jamais revue. Pourtant, ils étaient inséparables, avec leurs deux potes Arthur et Sébastien. 

Une soirée est organisée. Sébastien n’a pas pu venir, mais Arthur oui. Neige leur raconte comment a évolué sa vie et son envie de revenir dans sa maison d’enfance. Elle leur montre alors ce qu’elle a découvert en arrachant la vieille tapisserie. Elle cachait une immense fresque mettant en scène un monde fantastique, de style XIXe. 

Max prend une photo de l’oeuvre et l’envoie à Sébastien, qui s’y connait. Ce dernier parvient à identifier l’auteur, peintre obscure d’un mouvement artistique oublié. Max décide de retourner chez Neige pour partager cette découverte, mais aussi pour reparler du passé et de leur relation qui s’est arrêtée brutalement après une soirée qui faillit tourner au drame.

Alors qu’il se trouve devant la maison, il aperçoit la silhouette de neige à la fenêtre. Puis un cri et un bruit strident et horrible réveillent tout le quartier. Cela vient de la demeure de son amie. Il aperçoit alors, là où se tenait Neige, les pattes d’une araignée géante. 

Quelques instants plus tard, Max est rejoint par Arthur, qui vit dans la même rue. Ils montent dans la maison et constatent la disparition de Neige. Ils se figent devant la fresque, en découvrant, dans le paysage, de nouveaux éléments : une araignée géante transportant une femme nue qui a sur son bras un tatouage… le même que Neige ! Ils n’en croient pas leurs yeux et se disent qu’il va être compliqué de donner les bonnes informations au lieutenant de police qui vient d’arriver.

Par legoffe, le 19 octobre 2024

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Notre avis sur Les Navigateurs

Les Navigateurs est un des albums les plus attendus de l’automne. Beau, volumineux, intrigant, il est aussi l’écrin d’un récit original et captivant qui trouve son inspiration dans l’oeuvre de l’artiste Odilon Redon.

Je tiens d’ailleurs à préciser que Redon n’est pas l’artiste évoqué dans le résumé du livre, ci-dessus. Car, s’il aima peindre le noir et les tourments de l’imaginaire, Redon n’avait rien d’obscure. Il était un artiste reconnu, un pionnier du symbolisme. 

Serge Lehman et Stéphane De Caneva ont puisé dans son travail, et dans celui des autres artistes, comme Jean Cocteau, pour créer un nouvel univers, hommage appuyé à ces visionnaires autant que thriller fantastique de premier ordre. 

Car, en mettant en scène des personnages somme toute assez communs, qui pourraient être vous ou moi, ils nous immergent d’autant plus dans cette aventure. Ils nous permettent de nous identifier à eux, et donc de rendre, dans notre esprit, possible l’impossible. 

Ce sentiment est d’autant plus prégnant que Serge Lehman s’appuie habilement sur des éléments tout à fait réels, comme le rôle de la brigade fluviale de Paris, ou l’existence confirmée des navigateurs du néolithique, pour mieux nous emporter dans un monde parallèle. 

Et si le livre fleure bon l’ésotérisme, il n’est pas particulièrement onirique. Les personnages évoluent dans un contexte concret, qui rend d’autant plus efficace le suspense. Malgré ses presque 200 pages, on dévore l’album, impatients de connaître sa conclusion. 

Chapeau à Stéphane De Caneva, qui réalise des planches superbes. Ses personnages ont une présence incroyable, les décors sont très travaillés… Le summum provient des éléments fantastiques, avec de nombreux clins d’oeil à Redon et à ses créatures, magistralement intégrées au récit.  Le noir et blanc sied parfaitement au livre, il lui donne une grande puissance.

Sa belle couverture, avec sa dorure et ses dessins symboliques, annonce bien ce qu’est cette nouvelle bande dessinée : un monde d’étonnement et une aventure trépidante qu’il serait dommage de manquer.

Par Legoffe, le 19 octobre 2024

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