Les ombres corses

Djemnah, les ombres corses nous propose, avant tout, un voyage délicieusement dépaysant, qui nous emporte dans les rues ensoleillées d’un petit village, à la recherche du passé, autour du spectre de Napoléon, d’un mystérieux cadeau qu’il aurait offert à un ami, jadis !
Si Ange se laisse entraîner dans cette histoire c’est que ce mystère le rapproche de sa propre famille, de son grand-père qui, un jour, quitta la Corse pour ne plus y revenir. Mais il y a aussi la troublante silhouette de la belle Casilda, ses mystères qu’elle ne dévoile qu’au compte goutte. Le jeune homme creuse, décortique des photos, explore des pistes qui remontent à plus d’un siècle et, petit à petit, découvre un secret qui va le raccrocher à ses racines, à ce pays envoutant !

Le scénario de Philippe Donadille se plonge dans cette enquête sans trop se précipiter, pour autant, on prend le temps d’admirer les paysages, d’écouter Ange et Casilda minauder dans leur coin, échafauder des possibilités. En parallèle, il raconte son pays, le soleil, les parfums, l’air marin qui souffle doucement. On se laisse porter par l’intrigue, tout en souhaitant prendre à son tour la direction de cette île passionnée.

Graphiquement, Patrice Réglat-Vizzanova nous régale avec ses planches à l’aquarelle, entre lesquelles il glisse des séquences entièrement traitées au trait, en noir et blanc, ou d’autres en bichromie ! On ne peut que tomber sous le charme de ces atmosphères douces et fascinantes ! Du très beau travail, très expressif, qui met en scène la lumière si particulière des lieux !

Sans se faire trop remarquer, cet album mérite toutefois d’être savouré, à l’ombre d’une terrasse, en rêvant d’une boisson fraîche, assis sur un petit pont à l’ombre !

Très conseillé !

Par FredGri, le 24 mai 2022