Les peuples oubliés
C’était au mois de mai 1913. Théophile Lansier survolait la péninsule arabe dans un petit appareil lorsqu’une tempête de sable l’a fait s’échouer au beau milieu du désert. Au milieu de rien, il était promis à la mort, mais contre toute attente, il a repris ses esprits dans un lieu improbable : le Royaume de Saba. Théophile Lansier avait en effet été sauvé et accueilli de la plus douce des manières en cet endroit providentiel, mais très vite, ce refuge inespéré avait montré ses airs de prison ; une prison certes dorée, mais dont il ne devait jamais ressortir, le secret de l’existence du Royaume de Saba devant continuer d’être gardé…
Les tentatives d’évasion du jeune aviateur furent vaines, mais vint le jour où Makéda, la reine de Saba, lui proposa un marché au terme duquel elle promettait de lui rendre sa liberté. Un indésirable cloîtré depuis quelques mois avait réussi à s’enfuir du royaume oublié du désert. La mission consistait donc à le retrouver puisqu’il représentait un danger pour la communauté de Saba.
C’est donc accompagné de la belle Sâada et du "bark" de la reine Makéda que Théophile mit cap vers les temples d’Angkor dans une de ces nefs vitrines de la magie du royaume de Saba. Si son séjour à Saba avait tout d’un rêve ou d’un mirage, il allait découvrir lors de sa quête la vérité des interactions et des enjeux existant entre le peuple de Saba et d’autres peuples oubliés…
Par sylvestre, le 10 décembre 2010
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Scénariste :
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Éditeur :
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ISBN :
9782888909217
Notre avis sur Les peuples oubliés
C’est la première bande dessinée que signent le scénariste Julien Berteaux et le dessinateur Lilian Coquillaud, mais à en voir la qualité et à en mesurer l’ambition, on sait déjà que ça ne sera pas la dernière. Graphiquement tout comme narrativement, ils procèdent en effet avec Les peuples oubliés à un atterrissage réussi en terres de magie pour leur personnage principal doublé pour eux d’un envol vers une carrière qu’on leur souhaite longue !
Avec cette histoire dont les quelques premières planches proposent des ambiances faisant penser à du Pagnol ou à du Zola, ils projettent assez rapidement leur héros Théophile Lansier loin de ce lieu européen dans lequel on l’aura vu pour la première fois pour le déposer (petit être au milieu des immensités) dans le dépaysant désert arabe, passerelle de choix vers des univers fantastiques. Puis c’est à l’aide d’un tissage entre différents mythes et légendes qu’ils donnent texture à leur récit, évoquant au lecteur des lieux prestigieux et magiques comme un luxuriant royaume arabe, l’asiatique et majestueuse Angkor ou encore l’Atlantide ! Le tout bâti sur le ciment d’un contexte historique (la première guerre mondiale) qui trouve son parallèle dans les tensions entre les univers magiques visités…
Ces décors diverses sont naturellement sources de visuels bien différents et de couleurs spécifiques. Ils ne sont pourtant pas les seuls éléments ayant fait courir l’imagination artistique des auteurs qui se sont créé le loisir d’avoir recours à des palettes de teintes toutes très différentes, très fortes, et accompagnant distinctement les différentes ambiances rencontrées, que ce soit celles du chaud et inhospitalier désert, celles du doux accueil des filles du royaume de Saba, celles des froides couleurs de la nuit du départ de Théophile vers l’Asie ou encore celles des vertes terres du Siam… Le dessin en lui-même est pour sa part très authentique, très spontané et il joue son rôle dans la part du mystère qui plane. La composition des planches enfin est changeante, ce qui assure une lecture pleine de surprises !
C’est (curieusement ?) dans la collection Bao des éditions Paquet que ce voyage en terres d’onirisme, de magie et de rêves vous est proposé, avec tant d’étapes différentes que vous n’aurez pas la lassitude comme bagage ; et ce jusqu’à une très belle conclusion qui confirmera que le trajet en valait la peine.
Une découverte… Que dis-je ?! Des découvertes à faire : une histoire, des talents… Et des peuples oubliés ou plus ou moins fictifs qui, grâce à Julien Berteaux et à Lilian Coquillaud, le sont désormais un peu moins !
Par Sylvestre, le 10 décembre 2010
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