Les plus grands héros du monde, la plus grande BD du monde...

En Juillet 2009 commence, paraissant toutes les semaines aux États Unis, pendant 3 mois, la publication des Wednesday Comics. Une sorte de mini-série format tabloïd, papier journal, qui rassemble dans chaque numéro 15 histoires au rythme d’une planche par semaine. Panini traduit enfin toutes ces histoires.
Il s’agissait donc de:
– Batman (Azzarello/Risso): Batman enquête sur la mort mystérieuse d’un riche notable et l’héritage de sa belle veuve.
– Kamandi (Gibbons/Sook): Kamandi se retrouve face aux hordes de gorilles qui veulent prendre le pouvoir.
– Superman (Arcudi/Bermejo): Superman doit combattre un extra terrestre.
– Deadman (Bullock-Heuck/Bullock): Alors qu’il enquête sur d’étranges assassinats, Deadman se retrouve dans une dimensions parallèle ou il doit combattre des démons.
– Green Lantern (Busiek/Quiñones): Un ancien ami astronaute de Hal se voit infesté par un virus extra terrestre.
– Metamorpho (Gaiman/Allred): Afin de retrouver une pierre précieuse très puissante volée, Metamorpho et ses amis partent pour l’Antarctique.
– Teen Titans (Berganza/Galloway): Trident attaque les Teen Titans qui vont devoir compter sur l’intervention de quelques anciens membres.
– Strange Adventures (Pope): Adam Strange doit défendre son peuple contre l’invasion d’une troupe de gorilles bleus qui veulent le forcer à leur donner accès au rayon Zeta.
– Supergirl (Palmiotti/Conner): Que c’est dur de s’occuper d’un super chat et d’un super chien qui partent en live…
– Metal Men (DiDio/García López-Nowlan): Alors qu’ils visitent une banque, les Metal Men doivent affronter non seulement des cambrioleurs mais carrément Chemo qui menace la ville.
– Wonder Woman (Caldwell): La jeune Amazone apprend à découvrir ses armes et leur capacité.
– Sgt. Rock (Kubert/Kubert): Prisonnier des allemands, Rock va-t il tenir et ne pas révéler ou se cachent des résistants ?
– The Flash (Kerschl-Fletcher/Kerschl): Entre paradoxe, voyage dans le temps et Iris, la vie de Flash est bien compliquée.
– The Demon and Catwoman (Simonson/Stelfreeze): Selina ne voulait que voler un bijou…
– Hawkman (Kyle Baker): Tout d’abord parti pour sauver un avion pris en otage par un groupe de terroriste, Hawkman se retrouve à combattre des insectes géants et des dinosaures…

Par fredgri, le 4 décembre 2011

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Notre avis sur Les plus grands héros du monde, la plus grande BD du monde…

Avant de vraiment se lancer dans la critique des histoires une à une, on va se tourner vers le projet en lui même.

Depuis de nombreuses années Mark Chiarello a la réputation d’être l’un des éditeurs les plus inventifs du comics et celui qui encourage le plus les envolées créatrices. Il est à l’origine, entre autre, de Batman Black and White, des back-up en noir et blanc dans "Batman, Gotham Knight", de "Solo" etc… Bref, quand on annonce l’arrivée des Wednesday Comics qu’il devrait chapeauter, on ne peut que se dire que nous allons une nouvelle fois nous régaler.
Et le challenge est ambitieux. On annonce la sortie hebdomadaire d’un comics format journal, qui ne présente qu’une page de chaque histoire à chaque fois, on parle du prix, 3,99 $, et les fans se demandent, un temps, s’ils vont suivre Chiarello dans son nouveau "délire". Et ce fut un véritable succès d’estime, suffisamment rentable pour carrément envisager la sortie neuf mois après d’un recueil regroupant toutes ces histoires !

Au milieu d’une production qui se sclérose, qui vit à grands coups de sensationnalisme, de gros évènements coup de poing, Chiarello démontre que la création peut toujours avoir un espace d’expression et que le public suivra.
Bon, le risque est néanmoins moindre, il faut dire. En effet, pas mal de grands noms sont au rendez-vous, que ce soit Gaiman, Azzarello, Kubert, Busiek, Risso, Gibbons, Sook, Garcia Lopez, Allred, Pope… Certes c’est cher et certes chaque numéros se lit quand même assez vite, mais il se dégage une telle énergie du concept que le lecteur s’enthousiasme assez vite.
Néanmoins, l’éventualité de compiler tout ça parait presque improbable. Tout d’abord le format tabloïd fonctionne bien pour un format journal, les numéros sont pliés en quatre et ça fait même partie du charme de ce projet, déplier son numéro, le lire comme un journal. Mais, par contre, comment faire avec un recueil de près de 200 pages ?
Le format du bouquin sera donc en conséquence, très surprenant !!!!
Un projet incroyable qui se conclue de façon toute aussi incroyable !
D’autant qu’une traduction paraissait inenvisageable, au premier abord.

Le livre sur les genoux, j’ai dévoré chaque histoire, publiée cette fois d’un bloc, passionnément. Et, franchement, dans ce format là, elles prennent un relief différent, plus complètement, plus cohérent. Alors que certaines d’entre elles me semblaient vides, ici elles deviennent très prenantes.

Brièvement, pour entrer davantage dans les détails:

– Batman: Le scénario peut apparaître excessivement classique, malgré tout, très vite la mise en page de Risso et le découpage d’Azzarello prennent tout leur sens. C’est très concis, très savamment dosé. Les auteurs s’attachent à une intrigue, et à une relation tout en créant réellement une vraie atmosphère très polar.
– Kamandi: Ici aussi le dosage est parfait, avec des rebondissement, un jeu sur les ellipses, du grand Gibbons au scénario et un Sook très très inspiré. C’est simple, c’est passionnant à lire, de la grande aventure.
– Superman: Là, je suis plus mitigé. Peut-être que le fait que cette histoire soit diffusé en même temps sur des sites d’info a forcé les auteurs à mettre de l’eau dans leur vin, toujours est-il que c’est très fade, que c’en est même parfois assez nian nian, alors que graphiquement c’est plutôt magistrale, de l’excellent Bermejo au sommet de son art.
– Deadman: Sans aller dire que c’est exceptionnel, c’est le parfait exemple aussi que le format compilé convient le mieux à cette histoire qui se lit d’un coup en s’immergeant complètement (même chose avec Wonder Woman ou Metamorpho). Bullock fait partie de la même école que des gens comme Bruce Timm ou Darwyn Cooke (normal, il vient aussi de l’animation, le monsieur, et des mêmes studios), son trait est dynamique, très enlevé et d’une beauté toute particulière. Une des bonnes découvertes de ce projet !
– Green Lantern: Rien de bien extraordinaire non plus, mais les auteurs s’en sortent à merveille. Mais c’est surtout l’occasion de découvrir un jeune auteur, tout nouveau dans le métier: Joe Quinones. Ce dernier va bientôt exploser, soyez en sur (il œuvre merveilleusement sur Amazing Spider-Man et signe actuellement quelques très belels couvertures chez Dark Horse)
– Metamorpho: Autre histoire qui me laisse pantois. On sent que les auteurs ont voulu jouer avec la forme, et c’est assez réussi de façon générale, simplement le scénario est d’un vide abyssal. Ils auraient carrément du aller jusqu’au bout de leur concept au lieu d’essayer de raconter un truc tout en triturant et expérimentant. Résultat, on a quelque chose d’assez original mais qui laisse réellement un arrière gout de pas assez.
– Teen Titans: A part l’idée de fin qui est intéressante, c’est vraiment l’histoire qui m’a le moins intéressé, non seulement parce que le graphisme est particulièrement impersonnel, mais en plus le scénario est complètement indigent…
– Strange Adventure: C’est assez bizarre de croiser le trait de Pope pour cette histoire d’aventure, de rayon laser, de gorille bleu… Et, à la finale, la magie opère tout de suite. Du très bon Pope très surprenant et à la fois très fidèle à lui même. Une des bonnes surprises de Wednesday Comics en tout cas !
– Supergirl: Oui, bien sur, c’est rigolo de suivre Supergirl qui doit rattraper toutes les bêtises que laissent derrière eux Super chat et Super chien… mais passé trois ou quatre pages ça devient très vite redondant et barbant… même si le style de Conner m’a beaucoup plu, mais bon, voilà…
– Metal Men: On retrouve aux commandes de cette histoire Didio qui est le rédac’ chef de DC et Garcia Lopez qui est l’une des valeurs ultra sure de DC, un dessinateur qui a près de 40/50 ans de carrière derrière lui, avec un trait sublimement mis en valeur par Nowlan. Donc rien à dire, c’est efficace, beau et passionnant. Allez y sans vous poser de questions 😉
– Wonder Woman: C’est, à mes yeux, la très grande surprise de ce projet. Le trait de Caldwell est non seulement sublime, mais en plus il fait ici preuve d’une maîtrise incroyable. Allant jusqu’à mettre plus d’une vingtaine de cases (bien plus même) par page sans pour autant surcharger le tout, c’est incroyable. Bon, c’est vrai, il faut se concentrer car il y a quand même pas mal d’information. Mais quel tour de force. Surveillez ce gars !!!!
– Sgt Rock: Un scénario écrit en 5 mn pour une histoire qui prend à peine plus de temps pour être "parcourue". Il ne se passe pratiquement rien et Rock passe la plupart de son temps attaché à sa chaise… Bref, certes c’est du Kubert père aux crayons et du Kubert fils au scénario, mais voilà, rien à en retenir !
– The Flash: la aussi, c’est du très bon, je ne connaissais pas trop Kerschl et j’avoue que je suis complètement séduit. Par contre le scénario, assez habile toutefois, est très compliqué aussi. Il faut suivre parce que ça part très vite en live !!!
– The Demon and Catwoman: Rien à dire de plus, c’est très classique, efficace sans pour autant être extraordinaire. Ça se laisse bien lire, c’est beau et c’est très bien comme ça.
– Hawkman: Encore une fois, une histoire qui prend davantage de relief en étant lue d’un bloc. Sans être, là non plus, très original l’histoire de Kyle Baker est agréable, avec quelques très bons moments.

Quand on referme ce très grand volume on ne peut que se dire qu’entre les mains d’éditeurs inventifs les comics recèlent encore de belles pépites. Personnellement, je vous conseille cette lecture. Si vous aimez les comics vous retrouverez tout ce qui peut vous plaire dans ce médium. Mais même si vous n’y connaissez rien, cela pourra, pour vous, être le moyen de découvrir à la fois des auteurs, des personnages et des ambiances.

Par contre le prix (50 €) peut en refroidir plus d’un, ça c’est clair. Bien sur c’est un très grand format, 200 pages et de bons moments de lectures mais je pense que beaucoup vont passer à côté de l’album sans se poser de questions !

Très très conseillé malgré tout !

Par FredGri, le 4 décembre 2011

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