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Les salamandres

Le secteur 14 est contrôlé par « les Conseillers », à la tête de La Société. Il est interdit de manifester, de boire de l’alcool, de manger de la viande ou simplement de dire « non » publiquement, sous peine d’être amandé sous le moindre prétexte. Cependant, un mystérieux virus a été récemment pulvérisé sur une certaine tranche de la population ouvrière, transformant les infectés en hommes-salamandres…
Étouffé par cette utopie liberticide, par cette ambiance délétère, Graham n’en peut plus. Lorsqu’on lui propose de participer à un programme de voyage sur Mars qui sera retransmis sur tous les écrans de télévision du Secteur, c’est la goutte de trop. Il commence par refuser, mais très vite son quotidien tourne à l’enfer…

Par fredgri, le 2 février 2025

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Notre avis sur Les salamandres

Julien Frey et Adrian Huelva nous plongent dans un univers dystopique, au cœur d’une société dictatoriale qui organise les activités de sa population en limitant le plus possible ses libertés.
Le héros est un individu lambda qui ne supporte plus ces multiples règles et qui, par excès de caractère, se retrouve marginalisé. Lorsqu’on lui propose de participer à une sorte de reality show de l’espace pour divertir les masses, il se rend compte qu’il n’est décidément rien de plus qu’un pion dans cette immense machine déshumanisante. Il se rapproche des groupes de salamandres qui représentent tous ceux qui sont mis au ban de la société, alors que, dans les rues, les manifestations se multiplient, demandant la suppression des « conseillers », qui dirigent l’ensemble.

Plus que jamais d’actualité, la question de l’ingérence du pouvoir sur les libertés individuelles, ou plus globalement sur la vision que l’on peut avoir du monde qui nous entoure, est au cœur des grands débats. Les auteurs s’interrogent donc sur les réactions à avoir, sur la nécessité d'agir, de lever le poing. On comprend néanmoins qu’il n’y a pas vraiment d’échappatoire pour le héros, comme pouvait le démontrer Orwell, à sa façon.

Une écriture assez légère qui, même si la tension est de mise, arrive malgré tout à glisser çi et là un second degré qui permet de souffler tout du long. On se laisse facilement prendre au jeu de ce propos cynique plein de pertinence qui nous questionne sur notre rapport au système.

Graphiquement, le dessin de Huelva est de toute beauté. Une sorte d’épure très agréable, très dynamique, qui se suffit de l’essentiel.

Un très intéressant album. Conseillé.

Par FredGri, le 02 février 2025

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