LES SIRENES DE BAGDAD

Dans leur village perdu au milieu du désert iraquien, les jeunes n’ont que très peu de perspectives. Et ils en ont encore moins depuis que les G.I. américains, arrivés pour faire régner l’ordre, font plutôt régner la terreur, tuant parfois sur un coup de sang ou faisant irruption chez des gens où ils mettent tout sens dessus dessous sous prétexte de trouver des terroristes ou des caches d’armes.

Un jour, un de ces jeunes Bédouins désœuvrés part tenter sa chance à Bagdad. Il y retrouve sa sœur médecin mais celle-ci le chasse, alors il finit dans la rue. Au gré de ses errances dans la capitale, il retrouvera deux-trois personnes de son village. Leurs origines communes suscitent une certaine entraide et notre jeune homme, entre reconnaissance envers eux, volonté de faire quelque chose de sa vie et désir de vengeance suite à une descente de G.I. qui avaient humilié son père dans sa maison, acceptera une mission secrète…

Par sylvestre, le 8 octobre 2023

Publicité

Notre avis sur LES SIRENES DE BAGDAD

Les sirènes de Bagdad est le troisième volet d’une trilogie de romans écrite par Yasmina Khadra. Il a été adapté en bandes dessinées par Winoc aux éditions Philéas.

Mais ces sirènes… Sont-elles « celles qui chantent, ou celles qui hurlent » ? La ville de Bagdad ouvre un large champ des possibles pour qui vient d’un petit village du désert où il n’y a pas grand-chose à faire qu’à ruminer sa haine contre le G.I. arrogant, mais à cette période tendue où les soldats américains y sont en poste, la capitale iraquienne est aussi et surtout un terrain très dangereux.

Dans cette histoire nous est contée l’arrivée à Bagdad d’un jeune adulte qui y met les pieds pour la première fois et dont le destin se dessine au gré de ses rencontres : sa sœur qui le met à la porte, une connaissance bienveillante mais dont les fréquentations n’en font pas quelqu’un de très recommandable, ou des gars qui sortent un peu du lot : qui sont « bien sur eux » et qui ont réussi. Et donc desquels va finalement se rapprocher notre jeune héros.

On ne saura jamais son prénom. Il devient ainsi en quelques sortes le représentant de toute un pan de la jeunesse iraquienne qui, à bout d’espoir, finit par être tentée d’exprimer de façon terrible son trop-plein de colère. Dans ce récit, toutes les phases de la démarche du jeune homme se succèdent : depuis les problèmes au village qui motivent son envie de se venger de l’occupant jusqu’à son enrôlement à des fins terroristes…

Une histoire terrible, une histoire dramatique, mais qui est graphiquement interprétée de belle manière, à l’aide d’un dessin assez épuré mais toutefois réaliste et rehaussé de couleurs posant bien les ambiances, qu’elles soient douces, stressantes ou carrément horribles.

Les sirènes de Bagdad est une BD à lire qu’on ait lu le roman ou pas ; et (my worth 2 cents…) qui aurait peut-être mérité un visuel de couverture un peu moins fade.

Par Sylvestre, le 6 octobre 2023

Publicité