Les soldats fous de la Grande Guerre
Emile P. a 37 ans. Ce 3 septembre 1917, il est dans la Somme, dans le secteur de Longueval. Il est redevenu soldat. Pour combattre les allemands. Pourtant, la guerre, il connait ça. Au début du siècle, il était à Pékin et a combattu les boxers en faisant partie du corps expéditionnaires international. Il y a combattu d’ailleurs avec les allemands, ceux contre qui il doit se battre aujourd’hui.
Ce jour là, Emile P. et ses compagnons vont être pris dans un déluge d’obus. Il s’en sort vivant mais le choc lui fait perdre un peu la raison. Emile P. va être évacué vers un endroit plus approprié pour être soigné…
Par berthold, le 23 décembre 2010
-
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Collection s :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782756017815
Publicité
Notre avis sur Les soldats fous de la Grande Guerre
Vies tranchées est une oeuvre forte, passionnante et intéressante. C’est une oeuvre poignante, émouvante qui nous conte d’une autre façon la Grande Guerre, l’horreur des tranchées, l’horreur de la guerre et comment elle a détruit beaucoup de personnes.
Jean-David Morvan,qui s’est déjà intéressé à la Grande Guerre avec Le Coeur des batailles, aidé de Yann Le Gal et de Hubert Bieser, qui a commencé une carrière d’infirmier à l’hopital psychiatrique en 1964, puis a su faire évoluer sa carrière et a obtenu un Certificat d’histoire des pratiques soignantes, sociales et éducatives en santé mentale, vont nous conter l’histoire de ce Emile P. , mais aussi de 14 autres pauvres hères que la guerre aura rendu fou. Le lecteur notera que la folie, la maladie est différente pour chacun d’eux. Mais que, malheureusement, l’incompétence des militaires, de certains médecins ont fait plus de mal que de bien.
Morvan a su donner une ligne de lecture à ce récit. Ceux qui pensent qu’ils allaient lire plusieurs histoires courtes sans lien entre elles se trompent. Les auteurs placent intelligement les histoires des autres personnes au sein du recit d’Emile P. Par contre, ces récits sont dessinés par divers dessinateurs dont Munuera entre autres.
La lecture de cette oeuvre m’a beaucoup marqué, m’a même parfois horrifié quand je vois ce que sont devenus certains protagonistes : je repense à ce patient qui s’est émasculer dans un hopital dans une scène très dure, très difficile à soutenir. Certains récits sont empreints de tristesse, le lecteur prend pitié de ces pauvres hères que la guerre a transformé.
Les dessins sont de styles différents, chacun y amène sa propre personnalité, sa propre vision de la guerre, de ses horreurs et de ses conséquences. certains vont vous marquer, d’autres moins. Mais au bout du compte, les dessinateurs et les auteurs ne vous feront pas oublier ces 15 protagonistes qui seront peut être rentrés intact du front mais qui auront perdu une partie d’eux mêmes : la santé mentale.
Vies tranchées est une oeuvre forte à lire, à ne pas manquer qui mérite sa place dans les bibliothèques de nos écoles pour ne pas oublier les "horreurs", les dégats causés lors de la Grande Guerre et par la guerre en elle-même.
Par BERTHOLD, le 23 décembre 2010
Publicité