Les Tourbières Noires

Depuis quelques temps, Christophe Bec (Sanctuaire, Prométhée) a délaissé le dessin pour le scénario. Il a écrit de nombreuses séries depuis : Carthago, Sibéria 56, Carême, Death Mountains, Eternum, entre autres. 
Mais aujourd’hui, il reprend le crayon pour illustrer ce récit qu’il a adapté librement de la nouvelle La Peur de Guy de Maupassant.

Nous connaissons le talent de Christophe pour nous plonger dans des ambiances à vous donner la chair de poule. Avec Les Tourbières Noires, il va réussir à nous faire frissonner dès les premières pages en rendant les paysages de l’Aubrac angoissants. La vue de la ferme de Baptiste pages 12 et 13, en est un bon exemple. 
Après cela, Bec va s’interesser aux trois personnages principaux de cette histoire. Nous ne savons pas quel est le secret de Baptiste, mais petit à petit, nous comprenons ce qui obsède cet homme. Antoine va découvrir peu à peu que cet homme et sa fille semblent détenir un secret. Il ne sait pas pourquoi la ferme ressemble à une sorte de prison, avec ces barreaux aux fenêtres. Et pourquoi Melodie, sa très jolie fille, se comporte ainsi. Quelle ambiance ! 

Je vous assure que le scénariste est arrivé à me filer les jetons avec ce récit. Jusqu’au bout. Le dénouement est à la hauteur .
On comprend qu’initialement, cette histoire était un scénario de film. On peut se douter du long métrage que cela aurait donné. 
Finalement, il faudra se contenter de la bande dessinée. Et c’est tout aussi bien !
Christophe Bec est un maître, un expert dans l’art de vous plonger dans certaines atmosphères, dans ses récits.

Les Tourbières Noires est aussi l’occasion de retrouver ce grand dessinateur qu’est Christophe Bec. 
Une nouvelle fois, il nous en met plein la vue avec les pages de cette bande dessinée. C’est vraiment magnifique. Les couleurs, sombres, sont vraiment belles. Elles sont très bien choisies.  Elles offrent l’ambiance idéale à ce genre d’histoire. La mise en scène est tout aussi efficace. Grâce aux regards d’Antoine, il arrive à exprimer beaucoup de choses. Le lecteur entre dans la peau d’Antoine et arrive à se mettre à sa place.

Les Tourbières Noires est un récit très réussi, qui nous offre une histoire à faire froid dans le dos et qui est aussi l’occasion de retrouver un grand auteur complet : Christophe Bec.
Vous allez d’ailleurs pouvoir aussi admirer son talent dans les huit pages du cahier graphique disponible en fin de ce livre.

Par BERTHOLD, le 9 février 2016