Les vaincus

Frantz Duchazeau s’était déjà intéressé aux Incas avec son complice Fabien Velhmann dans La nuit de l’Inca (Dargaud). Cette fois-ci, c’est en tant que scénariste et dessinateur qu’il revient sur cette période avec Les vaincus.

Pour ce récit, il adopte le noir et blanc et propose un livre de 160 pages. Cette histoire se dévore : à peine rentré dedans, vous ne lâcherez plus le bouquin. L’auteur fait preuve de maestria tant du côté graphique que scénaristique. Ce n’est pas évident de traiter la fin de l’empire inca d’une façon originale, tant le sujet s’est déjà prêté à nombre d’adaptations. Mais en s’intéressant à ce personnage, Apoo, et en le suivant sur les routes de l’empire inca, découvrant les ravages que vont faire les Conquistadors, nous sommes pris de plain-pied dans ce drame.

Le choix du noir et blanc, du dessin même, joue aussi sur la réussite de cette œuvre. Jetez un œil à la couverture et regardez la différence entre les Incas et les Espagnols, ces Conquistadors dont nous ne voyons pas vraiment les visages, et qui massacrent les Incas qui les prennent pour des dieux. Duchazeau réussit là aussi à nous faire haïr ces hommes venus d’Europe et qui, sous couvert de la religion et pour prendre l’or, vont anéantir un peuple.

Cette période de l’Histoire me plaît beaucoup. J’ai toujours aimé lire les récits de Conquistadors. Avec ce chef-d’œuvre de Duchazeau, je ne suis pas déçu. J’ai pris une leçon d’ Histoire et une claque avec la narration et le dessin.

Une des meilleures surprises de ce mois de juin 2007. N’hésitez pas !

Par BERTHOLD, le 11 juin 2007