Les veilleurs
Yann Dégruel fait de la BD, mais, devant trouver un deuxième travail, il va s’engager comme veilleur de nuit dans une maison accueillant des personnes atteintes de troubles autistiques. Les veilleurs raconte cette expérience inédite et enrichissante, mais également terriblement usante.
Par v-degache, le 29 mars 2023
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Collection s :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782413039891
Publicité
Notre avis sur Les veilleurs
Yann Dégruel nous a longtemps enchanté avec ses ouvrages destinés à la jeunesse, à commencer par son adaptation de Sans Famille chez Delcourt, mais aussi par ses superbes portraits réalisés entre autres en festival.
En 2020, La part du ghetto, scénarisé par Corbeyran, tranchait avec un récit plus adulte et politique. Le Drômois d’adoption nous étonne encore avec Les veilleurs qui raconte son expérience professionnelle de veilleur de nuit dans une maison accueillant des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (T.S.A.), menée parallèlement à sa carrière de bédéiste.
On retrouve, comme dans l’ensemble de ses BD, humanité et bienveillance dans le récit. Sans éluder les nombreuses difficultés rencontrées et les questionnements personnels engendrés par ce deuxième travail, le quotidien du fonctionnement de cette structure, ainsi que le regard porté à ces pensionnaires cumulant souvent plusieurs handicaps lourds, sont toujours racontés avec humour et altruisme.
Alice, Pierre, Momo, Clémence, Nelson prennent vie sous le trait du dessinateur qui en fait des êtres humains à part entière, et dont les choix graphiques participent aussi à susciter immédiatement de l’empathie. Les veilleurs est aussi un hommage à tous ceux qui travaillent dans ces maisons de type T.S.A., où la charge physique et mentale qui en découle est très forte.
Les veilleurs est une chronique passionnante d’une expérience humainement forte, mais éreintante physiquement et psychologiquement. Un plaidoyer réussi pour l’inclusion des handicapés dans une société qui a tendance à les exclure, ou tout du moins à consacrer un budget dérisoire aux structures et personnel nécessaires pour permettre à ces individus et à leur familles de vivre dignement.
Par V. DEGACHE, le 29 mars 2023
Publicité