Les vents ovales
Yveline

Printemps 1967. C’est la fin de la saison de rugby et, dans les deux villages voisins de Larroque et de Castelnau, on ne peut pas dire que ce soit l’euphorie. Leurs équipes juniors ont enchaîné les défaites et finissent au fond du classement. 

Pourtant, ce n’est pas faute qu’ils soient entraînés à la dure. D’un côté, le curé, qui distribuent des tours de terrain plutôt que des ave et des pater. De l’autre, M. Amadieu, qui est le patron de la grande briqueterie locale. 

Le rugby, ça lie les gens dans le pays, c’est sacré. D’ailleurs, les deux villages se sont retrouvés sur le pont qui les séparent pour fêter la victoire de Montauban, qui a décroché le bouclier de Brennus. On ne parle même plus – ou pas trop – de politique des jours comme ça, dans ce pays tiraillé entre gaullisme et communisme. 

Yveline est attachée à cette terre, à ces gens. Elle prépare le bac avec sérieux et pense avec un brin d’amertume au moment où elle partira faire ses études à Paris. Monique, elle, préfère le sport et veut être prof, au grand désarrois de son patron de père. Mais elle se prépare à faire pire encore pour le moral du paternel…

Par legoffe, le 16 juin 2024

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Notre avis sur Les vents ovales #1 – Yveline

Cette série, prévue sous forme de triptyque, propose de vous plonger dans la vie rurale du Sud-Ouest, au coeur de l’Ovalie, un an avant Mai 68. Au programme, du rugby, certes, mais surtout l’envie de raconter les évolutions sociétales qui vont marquer cette époque, à travers des portraits de femmes et d’hommes attachants.

Car nos auteurs font ce qu’ils savent faire de mieux : partager la vie de gens ordinaires, dans un esprit doux et bienveillant. Le lecteur rit et s’amuse avec eux, il se sent en famille. Sans aller jusqu’à parler d’insouciance, on ressent toute la fougue des jeunes de cette fin des années 60, leur envie d’avancer et de briser les codes. D’être heureux tout simplement. 

Le rugby apparait ici comme l’élément fédérateur. Peut-être aidera-t-il à réunir des générations qui, sur le fond, ne se ressemblent pas, ou des positions politiques elles aussi aux antipodes. 

La BD ne raconte ainsi rien d’extraordinaire, mais de l’humain et de l’émotion, pour notre plus grand plaisir. Et les dessins de Horne sont, pour cela, aussi chaleureux que les propos du livre. Son style semi-réaliste, un brin caricatural, rend nos interlocuteurs d’autant plus attendrissants. 

Cette chronique sociale démarre donc sous les meilleurs auspices. J’ai hâte de retrouver tout ce petit monde pour une suite qui promet.

Par Legoffe, le 16 juin 2024

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