Les vents ovales
Monique

Si ce livre a pour cadre le pays du rugby, il nous parle surtout des gens dans leur vie de tous les jours, durant cette période qui va marquer de grands bouleversements dans la société française. Un récit dont les piliers sont des personnages aussi généreux qu’attachants.

Rien d’étonnant venant des deux auteurs, dont c’est un peu l’ADN. Ils s’appuient sur ces citoyens lambdas pour donner de la vigueur et de l’intérêt à des histoires du quotidien. Leur existence est chahutée par les changements qui s’opèrent plus vite que les parents ou les grands-parents ne l’auraient imaginé. 

Cette époque a notamment marqué un tournant dans l’indépendance de la femme, ce que l’on comprend parfaitement avec cette bande dessinée qui met en avant deux héroïnes de la vie quotidienne. Refus des conventions ou des pressions familiales, volonté de faire des études, de quitter leur région natale pour progresser… Tout cela transpire dans cette aventure, marquée aussi par la question de l’avortement. Un sujet fort qui, tel un boomerang, revient dans l’actualité 55 ans plus tard.

Les auteurs nous présentent des femmes fortes, mais aussi fragiles, face à leurs sentiments et à un univers qui reste encore très patriarcal tant c’est ancré dans les moeurs. 

Si elle ne marque pas autant que l’inoubliable Magasin général, du même Jean-Louis Tripp, c’est une très jolie et attendrissante BD, d’autant qu’elle est mise en image avec douceur – et beaucoup de caractère à la fois – par Horne. Une belle manière d’évoquer ce passé récent qui résonne encore largement dans notre société française.

Par Legoffe, le 28 novembre 2024