Les yeux fermés
C’est l’anniversaire de mariage des grands-parents d’Émilie, et toute la famille se réunit pour l’occasion dans la maison de montagne de ceux-ci. Mais, lorsque la jeune femme s’aperçoit que son oncle qui l’a violée enfant est aussi invité, la situation va vite se tendre, d’autant plus qu’elle se retrouve accusée de gâcher ce moment supposé être fédérateur et festif…
Par v-degache, le 18 mars 2024
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782808503273
Notre avis sur Les yeux fermés
L’actrice Héloïse Martin s’est révélée aux yeux du grand public avec les deux adaptations cinématographiques de la série BD Tamara. Avec Les yeux fermés, elle revient sur les viols et l’inceste dont elle a été victime de la part de son oncle, entre 9 et 11 ans.
A l’occasion de l’anniversaire de mariage de ses grands-parents, toute la famille d’Émilie se retrouve. Mais, parmi les invités, il y a aussi l’oncle de la jeune femme, celui-là même qui l’a violée enfant, ainsi que sa cousine. L’atmosphère va rapidement se tendre, la famille refusant de choisir entre celui a avoué et a été condamné, et Émilie. Cette tension dramatique vient trancher avec l’atmosphère reposante de la maison de montagne où prend place ce huis clos étouffant, les apéros, les baignades, les rires… Le bourreau n’est jamais loin, et les souvenirs douloureux ressurgissent pour Émilie. Les agressions sont traitées par d’habiles flashbacks tout en retenue, avec de bonnes idées comme dans les ombres de la scène de la piscine.
Si la réunion familiale est fictive, l’essentiel du récit reste très proche du vécu d’Héloïse Martin, épaulée au scénario par Baptiste Magontier, et de la minimisation par sa famille des viols subis, famille qui a, comme dans la BD, continué à côtoyer son oncle.
Valentine de Lussy, qui a collaboré à La revue dessinée et aux Rues de Lyon, signe un dessin semi-réaliste qui accroit ce décalage entre des retrouvailles supposées joyeuses, et la souffrance ressentie par Émilie.
Les yeux fermés est un récit fort sur l’inceste et le rejet et la honte que peut alors ressentir la victime. Une œuvre indispensable, un sujet dur traité avec justesse et sans non-dits.
Par V. DEGACHE, le 18 mars 2024
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