Les yeux perdus
1917 : quelque par sur le front Est, trois orphelins tentent de survivre, coûte que coûte, cachés dans une grande demeure au milieu de la forêt, et gardent pour eux d’inavouables secrets !
Dans une pièce, des poupées désuètes sont abandonnées à leur sort…
Par v-degache, le 15 juin 2022
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782205089769
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Notre avis sur Les yeux perdus
Les yeux perdus, du duo argentin Tumburus / Agrimbau, aux éditions Dargaud, commence avec un soldat seul, désemparé, perdu au milieu de sa tranchée, quelque part sur le front de l’Est durant la Première guerre mondiale. Il est "recueilli" par deux enfants, frère et sœur, Otto et Ofelia, qui vont le ramener dans une inquiétante demeure semblant abandonnée : l’Orphelinat Nurk. Le suspense sur le sort du soldat sera très bref : il est là pour servir de victuaille, et est tué quasi immédiatement par le fils des anciens maîtres du lieu : le petit Maurice !
Cette maison perdue au cœur de la forêt, remplie de secrets peu ragoûtants, et dont les pensionnaires ont semble-t-il succombé au typhus, n’est pas sans rappeler le diptyque de Gaspard Yvan, sorti récemment chez Vents d’Ouest, La dernière ombre. Le lecteur comprend en tout cas rapidement pourquoi Les yeux perdus est dédié à Dante !
Si le récit devient vite sanguinolant, basculant dans l’horreur et l’exploration des tabous, le scénario réserve par la suite de nouvelles surprises, entrevues en partie via la splendide couverture de l’album, avec l’apparition de mystérieuses poupées de porcelaine aux orbites vides, n’ayant rien à envier à Chucky !
On ne s’ennuie pas une seule page avec ces Yeux perdus, et le dessin du natif de Buenos Aires, Juan Manuel Tumburus, est une réussite, parvenant pleinement à nous faire adhérer à cet univers de l’orphelinat, mi-réaliste, mi-fantastique, inquiétant et angoissant à souhait, métaphore d’une Europe alors plongée dans l’horreur de la Grande guerre et où la mort de masse est devenue la règle, laissant derrière elle pléthore d’orphelins !
Le talent de Diego Agrimbau s’exprime à travers un récit fluide de 80 pages, sans redondances, jusqu’à un final haletant concluant parfaitement l’album !
Les yeux perdus est un livre plus que recommandable, il est indispensable !
Par V. DEGACHE, le 15 juin 2022
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