#LESMÉMÉS
Chronique des âges farouches

Un peu tassées et rebondies, poitrine tombante, nez crochu et lunettes en cul de bouteille, trainant inlassablement à la fois le poids de leur âge avancé et leurs caddies couinant, cultivant le verbe acidulé et gardant un œil sarcastique sur le monde dans lequel elles déambulent, les mémés ont leur avis sur tout, même dans les domaines les plus modernes. Sylvain Frécon l’a bien saisi et nous le prouve à la faveur d’une série de chroniques particulièrement odorante.

Par phibes, le 4 juin 2021

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Notre avis sur #LESMÉMÉS #1 – Chronique des âges farouches

Habitué à manier, sous l’égide de la maison Fluide Glacial, l’humour décapant, Sylvain Frécon laisse de côté sa série moyenâgeuse Gibus pour rester en quelque sorte dans les « vieilleries » en mettant à l’honneur les troisième et quatrième âges. Conjuguant ces âges au féminin, l’auteur nous invite à parcourir des instantanés de ses fameuses mémés qui à n’en pas douter n’ont pas la langue dans le caddy.

De la vignette unique au strip de plusieurs planches, nous découvrons ces descendantes de Crao (en rapport à Rahan pour les âges farouches), un rien frondeuses, dans une série de réflexions sans retenue et loin d’être antiques, faisant feu de tout bois (même vert) et aux étincelles immédiates. Choisissant pour cela des thèmes variés dont certains ont un air de modernité, d’autres en rapport avec les problèmes dus à leur âge et encore d’autres dans un registre plus pipi caca, Sylvain Frécon pèse subtilement la cocasserie de ses gags (entre poésie et raillerie). Le résultat a le privilège de faire mouche à tous les coups, grâce à ses côtés désopilant et déraisonnable.

Il va de soi que les dessins qu’il produit révèlent une véritable propension à jouer dans la caricature, une caricature qui a tendance à rendre ses mémés bien plaisantes à suivre. D’un trait libéré et sans excès (surtout pour les décors), l’artiste donne vie à ses vieilles dames dans des séquences pour le moins bien découpées.

#des gags mettant en scène des mamies revanchardes et branchées qui sentent bon la dérision.

Par Phibes, le 4 juin 2021

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