Lettres de Palestine

Pendant dix mois, de mars à décembre 2008, Anaële Hermans a vécu en Palestine où elle a travaillé pour une association. C’est en bandes dessinées que nous parvient son témoignage, mis en images par sa sœur et présenté comme une correspondance épistolaire entre elles deux.
 

Par sylvestre, le 5 février 2011

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Notre avis sur Lettres de Palestine

 
On ne peut pas vraiment parler de "clichés carte postale" lorsqu’il s’agit d’évoquer la vie en Palestine, mais c’est cependant ce symbole du souvenir de vacances qu’Anaële et Delphine Hermans ont choisi pour structurer leur bande dessinée, racontant le voyage de la première comme si elle répondait par lettres à celles qu’elle recevait de sa sœur.

Ce ne sont pourtant pas vraiment des vacances qu’Anaële a passées en Palestine, car c’est bien pour le compte d’une ONG qu’elle s’y est rendue et qu’elle a donné de son temps et de son énergie auprès d’enfants, de femmes et d’hommes pour qui elle représentait alors une fenêtre sur le monde extérieur en matière de culture, de communication et d’amitié dans un pays où checkpoints et mur de la honte ont plutôt tendance à enfermer les gens dans une fataliste et peu sûre routine…

Or Anaële Hermans ne s’est pas étendue, dans ses pages, sur le concret de ses activités associatives, et a plutôt préféré partager le soleil qu’ont mis dans son cœur les personnes qu’elle a rencontrées et fréquentées là-bas ou encore les découvertes qu’elle y a faites. Parce que ce genre d’expériences qu’elle a vécues sont toujours très fortes, et parce que les messages d’espoir dont elle veut se faire l’ambassadrice valent au moins autant sinon mieux que les terribles et froids constats que d’autres avant elle ont su faire avec talent sur la situation là-bas ; parmi eux Joe Sacco, pour ne citer que lui.

Avec, dans le coup de crayon, un petit quelque chose de celui d’une Marjane Satrapi, Delphine Hermans a posé sur le papier les souvenirs de sa sœur, les entrecoupant, pour introduire de nouveaux thèmes et donc lancer des questions attendant leurs réponses, de ces fameuses cartes postales en provenance, en majorité, de Belgique, où elle habite. Où elles habitent. Anaële aurait pu choisir de faire un livre de photos pour raconter son expérience palestinienne, ou un livre à textes… Mais c’est la bande dessinée qu’elle a choisie parce que sa sœur dessinatrice, d’être allée un temps la rejoindre à Bethléem, pouvait aussi bien qu’elle par des textes, voire tout autant qu’un téléobjectif, transcrire en images – une certaine sensibilité en plus – cette parenthèse palestinienne militante. Un exercice de collaboration artistique voyageur + dessinateur qui a d’ailleurs déjà prouvé son pouvoir d’impact dans des œuvres comme Le Photographe (éditions Dupuis) ou L’intruse (éditions Vertige Graphic)…

Les amandes vertes – Lettres de Palestine est à la fois personnel, sensible, humoristique et documentaire. C’est un de ces ouvrages qui rassurent en rappelant que si les politiques ne savent pas tout résoudre, des gens de bonne volonté savent eux au moins essayer. C’est donc militant, courageux et beau, par dessus le marché. Et c’est à découvrir aux éditions Warum.
 

Par Sylvestre, le 16 février 2011

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