Lettres mortes

Jodi est amnésique suite à un accident de la route. Elle décide tout de même, suite aux conseils de son médecin, de revenir dans son village natal sur lequel plane un certain mystère autour de l’incendie qui a tué ses parents. Elle emménage alors dans la maison de sa grand-mère qui vient de décéder d’une crise cardiaque.

Un contexte assez lourd est donc vite posé par le co-gestionnaire des éditions du Tiroir, Christian Lallemand, dont c’est le premier album. Mais dès son arrivée à la gare, elle est prise en charge par le facteur qui semble bien la connaitre, mais, forcément, ce n’est pas réciproque !

La jeune femme va alors s’employer à retrouver ce passé oublié, mais va ramener à la surface des histoires qu’il aurait été préférable de laisser bien enfouies. La quête intime se double d’une véritable enquête policière afin de faire toute la lumière sur son histoire familiale, ceci sur fond d’une Guerre d’Algérie qui, bien que terminée, a participé à souder des liens forts entre plusieurs hommes du village.

Le récit, bien que parfois trop bavard, est bien mené et rythmé, et le lecteur prendra plaisir à reconstituer les morceaux du passé avec Jodi. Le décalage fonctionne entre les villageois, visiblement au courant de pas mal de choses, et l’ingénue Jodi qui tente de comprendre ce qui se trame autour d’elle. J’ai eu cependant un peu plus de difficultés à adhérer au dessin semi-réaliste de Tangi, ses personnages aux visages allongés et aux teintes jaunâtres donnant une étrange sensation tout au long de la lecture.

Si vous voulez découvrir le secret qui plane sur la famille de Jodi, et les non-dits que renferme son village natal, il faut vite vous plonger dans Lettres mortes, une enquête haletante qui va raviver des souvenirs douloureux.

Par V. DEGACHE, le 5 mai 2024