L'exécuteur

Harry Exton est un ex-mercenaire. Sur les conseils de son ami « Carl », il accepte de rejoindre le « jeu », qui consiste à répondre au téléphone dès qu’on l’appelle, à remplir la mission que la mystérieuse voix lui dictera contre une très généreuse somme, bien évidemment, devenant ainsi l’exécuteur d’un obscur et richissime client. Cependant, au fur et à mesure qu’il évolue dans cette étrange partie, il découvre qu’il vient de mettre les pieds dans un mécanisme dont il sera difficile de s’extraire… Il va devoir réagir…

Par fredgri, le 9 décembre 2024

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Notre avis sur L’exécuteur

Assez peu connu du grand public, Arthur Ranson reste néanmoins un talent très à part, dont chacune des prestations mérite amplement d’être redécouverte, notamment les épisodes du Juge Anderson qu’il a dessinés dans les pages de 2000 AD ou encore la série Mazeworld avec Alan Grant.
Au début des années 90, on le retrouve associé avec le scénariste John Wagner pour proposer cette nouvelle série, L’Exécuteur, aux antipodes de ce qu’on pouvait habituellement trouver dans les pages de 2000 AD. Ici, rien à voir avec de la SF, l’ambiance est réaliste, très terre à terre, on suit un tueur qui remplit scrupuleusement les missions qui lui sont attribuées, puis progressivement, on l’observe alors qu’il se rebiffe contre ce système qui tente de l’engloutir alors qu’il veut justement s’en échapper.

Dès les premières pages, Wagner pose le principe de la série, cette histoire de coups de fil mystérieux, de très grosses sommes en contrepartie et des consignes qui les accompagnent. L’idée ensuite est de suivre Harry dans ses questionnements alors qu’il se rend petit à petit compte de la situation dans laquelle il est à devoir obéir aveuglément à un commanditaire inconnu qui commence à se jouer de lui… Il se retrouve à affronter d’autres exécuteurs qui remplissent eux aussi des missions que d’autres clients leur donnent… Devenant même finalement l’ultime cible qui doit dorénavant se battre contre d’anciens collègues… Comme on peut le voir, le scénariste s’amuse assez adroitement avec son concept, il le tord, en explore les limites et plonge son héros dans des extrêmes qui vont l’amener à prendre les devants pour ne pas être lui-même exécuté.

Mais le charme de cette série vient surtout de ce réalisme aux apparences froides qui nous fascine dès le début. Arthur Ranson adopte un très agréable travail au trait qui s’inspire de photos, tout en forçant les contrastes, les cadrages rapprochés, décentrés, où chaque plan est précisément mis en place, avec très régulièrement des idées formalistes audacieuses, très intéressantes.
On entre dans l’album avec une séquence d’ouverture réglée comme du papier à musique. Les formes, les ombres, les visages qui se recroquevillent dans un angle, tout est simplement parfait.

Si vous ne deviez retenir qu’une œuvre d’Arthur Ranson, ce devrait être l’Exécuteur, sans conteste.

Indispensable.

Par FredGri, le 9 décembre 2024

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