L'héritière de Pandore

Quand Clori rejoint le rang des prêtresses de Pandore, elle sait que sa vie va désormais consister à rester cloitrée dans le temple, pour garder le fameux vase offert jadis par Zeus. Mais, déçue par l’enseignement qu’elle y découvre, la jeune fille se laisse tenter et ouvre, par mégarde, le vase et libère ainsi tous les maux sur Terre. Seuls la paresse et l’espoir restent en arrière, acceptant d’aider Clori à récupérer ce qu’elle a laissé fuir. Mais bien sur, le voyage ne va pas être aussi simple…

Par fredgri, le 1 mars 2024

Notre avis sur L’héritière de Pandore

On connait tous, plus ou moins, le mythe de Pandore, envoyée par les Dieux auprès d’Epiméthée, le frère de Prométhée, qui ouvrit par curiosité une jarre contenant tous les maux qui se répandirent ensuite sur Terre. L’idée était alors de condamner la curiosité féminine, responsable de tous les malheurs qui vont suivre (Pandore étant initialement le pendant d’Eve et Prométhée d’Adam…).
Fabio Pia Mancini décide de changer légèrement les règles en faisant de Pandore une sorte de communauté de prêtresses vouées à la surveillance de la fameuse jarre, jadis confiée à la première Pandore par Zeus, mais qui, grâce à Héra, ne céda jamais à la curiosité, préférant construire un temple en l’honneur du cadeau du roi des Dieux, avec pour consigne, pour celles qui lui succéderaient, de ne jamais l’ouvrir. L’héroïne, Clori, est donc une de ces apprenties prêtresses et elle est la première à céder, délivrant ainsi tous les fléaux sur Terre. Sa mission, désormais, est de retrouver, avec l’aide de l’Espérance et de la Paresse, ce qui s’est échappé.

On évolue dans un monde mythologique ou les humains côtoient les créatures divines quotidiennement, et ne sont donc pas vraiment surpris quand un dieu ou une quelconque autre divinité intervient. On retrouve ainsi tous les codes habituels de ce genre de récits, sauf qu’il est introduit l’idée de la subjectivité dans la constitution des contes, que finalement il n’y a peut-être de vérité que celle qui est en nous… Qu’il est parfois nécessaire de faire la part des choses entre « histoire » et « réalité »…
Ainsi, bien plus qu’un voyage prétendument destiné à sauver l’humanité, il s’agit surtout d’une quête initiatique ou l’héroïne se découvre à travers les épreuves et les diverses tentations qui peuvent se dresser devant elle.
Fabio Pia Mancini dose très adroitement l’évolution de son récit, en y glissant une pincée d’humour plutôt bien vue, surtout dans l’interaction entre la jeune Clori et les deux personnalisations qui l’accompagnent, Espérance qui dévore tout ce qu’on lui présente et Paresse qui reste en retrait, observatrice cynique et lucide de qui se déroule au fur et à mesure.

Le but de cette petite chronique n’est pas de révéler la véritable nature de ce voyage fantastique, de trop en dire sur la fin, néanmoins, il faut reconnaître que la lecture est vraiment passionnante, qu’on se prête au jeu de cette Odyssée avec un vrai plaisir, charmé par les sublimes planches, très colorées, mais fascinantes.

Un album qui me permet de rencontrer l’univers d’un auteur qu’il va falloir surveiller de plus près.

Très recommandé.

Par FredGri, le 1 mars 2024

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