LIBERTY

Le 28 octobre 1886 est un grand jour pour le sculpteur français Frédéric Auguste Bartholdi. En effet, ce dernier inaugure en grande pompe sa dernière œuvre qui va devenir le symbole de toute une nation voire de toute la planète, la statue de la Liberté. Si cet aboutissement est des plus glorieux, l’aventure qui en a découlé a été pour l’artiste un long chemin périlleux. Tout a commencé en 1867 où Bartholdi s’est vu proposé par le souverain de l’Egypte de réaliser une statue qui marquerait l’entrée du Canal de Suez. Ce projet ayant avorté, le sculpteur fait la connaissance de l’éminent professeur Laboulaye pro-américain qui fait germer l’idée de la construction d’un monument en l’honneur de l’indépendance des Etats-Unis. Bartholdi est donc associé à ce projet et part le Nouveau Monde. C’est à l’issue d’un long périple à travers le vaste territoire qu’il trouve enfin le lieu où il érigera la statue. Ça sera sur l’ile de Bedloe. Mais pour cela, il faut convaincre les autorités américaines et obtenir aussi les fonds nécessaires. Autant dire que rien n’est gagné d’avance !

Par phibes, le 13 février 2024

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Notre avis sur LIBERTY

Connu pour ses nombreuses biographies en bandes dessinées comme celles du révolutionnaire David Crook ou du champion d’échecs Bobby Fischer, le scénariste allemand Julian Voloj repart pour une nouvelle chronique d’une personnalité française, Frédéric Auguste Bartholdi, à l’origine d’un emblème hyperconnu qui marque le seuil du Nouveau Monde à savoir la Statue de la Liberté.

Se parant inévitablement d’une documentation riche, l’auteur s’empare du sujet dans une forme bien didactique et dresse le parcours au long cours du fameux sculpteur dans la concrétisation de son œuvre. Il ne fait aucun doute que par la narration qui en découle et le choix des anecdotes réelles, Julian Voloj assure une démarche sérieuse, relatant nombre de péripéties vécues par Bartholdi que ce soit dans sa quête d’adhésion à son projet des plus grands hommes de la société américaine (politiques, journalistes…) ou dans ses relations avec d’autres concepteurs célèbres comme Gustave Eiffel ou Eugène Viollet-Le-Duc, ou encore ses tourments financiers qui pouvaient faire capituler le projet. On y découvre ainsi assez bien la pugnacité de l’artiste qui n’a pas hésité à se lancer dans un défi incroyable pour l’époque.

Sans trop développer le côté technique de cette œuvre de 46 mètres de haut, le récit nous éclaire agréablement sur les différentes étapes de réalisation de la grande Dame. Montée au cœur de Paris dans les ateliers d’une fonderie, elle se voit d’abord exposée en morceaux pour ensuite être érigée d’un seul tenant, suscitant une réelle curiosité des habitants. Par la suite, on assiste à sa délocalisation et bien évidemment à son sacre.

La portée didactique de cette évocation est complétée par une mise en images signée par le dessinateur allemand Jörg Hartmann qui vient faire une incursion dans l’univers de la bande dessinée franco-belge. A l’appui d’un coup de crayon stylisé, l’artiste démontre une belle recherche pour l’évocation de la destinée de Bartholdi et de sa création. Utilisant pour cela quelques clichés d’époque, il offre de beaux instantanés internationaux bien représentatifs et surtout colorisés superbement. A cet égard, on lui reconnaîtra une très belle touche aquarellée remarquable sur certaines planches.

Une bien belle restitution historique sur la fameuse statue de la Liberté et sur son concepteur à découvrir chez Robinson.

Par Phibes, le 13 février 2024

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