LIFE
Tome 3

Ayumu se retrouve comme écrasée par cette contrainte imposée par les autres filles de sa classe, par cette obligation qui lui a été intimée de ne plus parler à Hatori. Pourtant, chaque fois qu’elle a l’occasion de la voir ou de la rencontrer sans que les autres le sachent, Ayumu nourrit une véritable fascination pour Hatori qui donne d’elle en toutes circonstances l’image d’une fille sachant se débrouiller et sachant surtout rester au-dessus des médisances et des coups bas des autres.

Ayumu veut donc prendre pour modèle cette Hatori qu’elle a consigne d’ignorer et se gonfle de la volonté de réussir, elle qui est toute timide…

Mais passés ces moments où elle se parle à elle-même pour se motiver, Ayumu perd ses moyens ; surtout lorsqu’elle croise Katsumi qui désormais prend un malin plaisir à la terroriser, protégé par ce que tout le monde pense de lui et sûr de cette peur qu’il fait à Ayumu et qui la maintient dans son silence…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur LIFE #3 – Tome 3

Cette série pose un regard intéressant sur ses jeunes héroïnes. On assiste par exemple dans ce troisième tome à une variation sur le thème du pouvoir de l’amitié… Je m’explique. Par pouvoir de l’amitié, on imagine tout de suite deux personnes s’entendant à merveille, entre qui le courant passe. Là, c’est différent. On a une approche différente en cela que Ayumu qui n’est pas bien intégrée souhaite être reconnue en tant qu’amie par ses camarades de classe. Mais le chantage qu’elle subit (elle a interdiction de s’adresser à Hatori) la met dans une situation délicate : aller contre cette consigne signifierait perdre plein de copines potentielles, mais par contre être en phase avec elle-même. C’est un choix qu’il lui est difficile de prendre. Il serait si facile pour elle de se ranger du côté des plus nombreux ! Mais le message du récit est bon : et même si Hatori est montrée du doigt à cause de ses activités extra-scolaires, on comprend vite qu’elle est finalement la plus mûre de toutes, qu’elle est au-dessus des enfantillages des autres. Elle est belle, sûre d’elle, indépendante… Les autres, probablement jalouses, ne sont encore que poches de venin…

Ayumu fait donc bien de vouloir prendre Hatori pour modèle. Après, ce qui pêche encore pour elle, c’est son manque de confiance en soi. Rien que son prénom (un prénom porté aussi par des garçons), elle ne l’aime pas. La mangaka joue d’ailleurs sur ce côté masculin d’Ayumu en lui faisant porter les cheveux courts ou bien en la dessinant pour ainsi dire comme un garçon lorsqu’on la voit nue, de dos, sauter dans l’eau pour rejoindre Hatori lors de sa baignade.

Mal-être reste le maître mot de cette série dont l’héroïne principale n’a pas encore laissé derrière elle cette mauvaise habitude de se mutiler les membres à coups de cutter. Mais l’espoir est plus permis que jamais et l’histoire s’annonce au moins aussi intéressante qu’elle l’a été jusque là. C’est avec impatience qu’on attendra donc le quatrième tome de cette chronique de la vie quotidienne d’adolescents tourmentés.
 

Par Sylvestre, le 5 décembre 2008

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