L'île aux géants

Alors qu’il vit en solitaire dans sa maison en bord de mer, Martin reçoit un jour la visite de Jeanne qui lui propose une forte somme d’argent s’il accepte d’entreprendre une traversée de l’Atlantique pour la mener vers une mystérieuse destination, sans pour autant lui en dire davantage. Un peu à contre cœur, le jeune homme finit par accepter, malgré l’antipathie que lui inspire cette inconnue… Ensemble, ils entament donc un long voyage qui va les éprouver tous les deux.

Par fredgri, le 3 septembre 2024

Notre avis sur L’île aux géants

L’île aux Géants est avant tout une invitation à un voyage calme et posé, mais teinté de mystères impalpables.
On ne sait pas tout de suite pourquoi Jeanne entreprend ce voyage, quel en est le sens profond pour elle. On apprend à un moment donné que la mort de son mari l’a mise définitivement à l’abri du besoin, que Martin se cherche encore, qu’il n’a pas trop d’argent, qu’il aime la musique… Cependant, cette traversée devient bien plus l’occasion pour eux de se confronter à l’autre, à leurs propres limites et ce besoin parfois de les dépasser.

Néanmoins, je dois bien avouer que j’ai eu du mal à complètement entrer dans le récit, peut-être justement parce qu’il ne l’est pas, qu’il ne faut pas chercher à y trouver une dynamique, on est dans une errance, vers un vague point qui reste flou tout du long, l’espoir d’une femme qui veut croire, même une ultime fois, à un rêve inaccessible, presque insensé, quelque part, au large, vers là-bas… On embarque donc avec ces deux personnages qui ne se supportent pas vraiment, sans comprendre réellement d’où peut venir cette antipathie qui va animer une grosse partie de leurs échanges. Ils ne s’aiment pas, souhaitent même à un moment continuer le voyage sans s’adresser la parole, mais on devine facilement que sur un bateau ça va être compliqué, surtout s’il se présente des tempêtes…
Le scénario « divague » lentement, en perd presque son objectif pour se concentrer sur ce duo détonnant qui s’éloigne, se rapproche, qui s’accepte, se refuse, qui ne se rend tout bêtement plus compte qu’il n’y a qu’eux deux et qu’il faut s’y faire. Une lecture assez surprenante, faite de quelques fulgurances, tant sur le plan de l’écriture que graphiquement, sans pour autant parvenir à me convaincre complètement.
Je me suis laissé emporter, j’ai parcouru les vagues avec Jeanne et Martin, senti le vent souffler, l’eau salée m’éclabousser, mais ces échanges sourds ont fini à un moment par me perdre à mon tour, petit à petit, avec le faible sentiment d’avoir tout de même passé un moment assez atypique.

Une vraie curiosité.

Par FredGri, le 3 septembre 2024

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