L'œil d'Odinn
(Odinn’s Eye 1 à 5)
Pendant son sommeil, la jeune Solveig a la vision d’un immense champ de bataille surplombé par le dieu Odin qui l’observe de son unique œil. Au moment où il veut lui parler, ses mots son inintelligibles et la fillette se réveille, encore sous le choc de ce qu’elle vient de voir dans son rêve. Perçue comme une enfant-prophète, elle comprend que le dieu l’a investi d’une mission, retrouver l’œil qu’il a sacrifié, ce qui lui permettra d’empêcher que la réalité ne sombre, de mettre fin à un hiver qui ne se termine pas. Solveig est donc envoyée vers la montagne sacrée, où se trouvent les racines d’Yggdrasil, en compagnie du guerrier Olle et de la sorcière Véléda… Mais le voyage va être bien plus éprouvant que prévu…
Par fredgri, le 11 février 2024
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Univers :
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Sortie :
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ISBN :
9782375783399
Notre avis sur L’œil d’Odinn
Peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de Bad Idea, la boite d’édition créée aux États Unis, en 2019, par Dinesh Shamdasani et Warren Simmons, deux transfuges de Valiant qui venait d’être racheté. Très vite, le nouvel éditeur a fait parler de lui par ses choix en matière de politique éditoriale assez étranges, comme le refus de sortir des Intégrales de leurs séries, la restriction des points de vente (ce qui a amené, par exemple, à ne pas être distribué, ou très peu, en dehors du territoire américain), sans oublier les multiples opérations comme la diffusion de tickets lors des achats qui permettaient ensuite de recevoir un comics inédit…
Ça n’est pas compliqué, à part en passant par des revendeurs américains, il était très difficile de se procurer leurs comics. La frustration que cela a entraîné chez de nombreux lecteurs n’a fait que gonfler à chaque annonce d’une nouvelle « mauvaise idée » plus farfelue que la précédente (Ils ont même proposé la vente d’un numéro unique d’un comics « invisible », vendu sous pochette plastique) De quoi attiser la méfiance, voire même la rancœur de tous ceux qui assistaient, impuissants, à tous ces effets d’annonces, d’autant que ça impliquait des auteurs de renom comme Matt Kindt, Robert Venditti, Peter Milligan, Tomas Giorello, David Lapham etc.
Après une première fausse fin d’activité annoncée en 2021, un retour en force quelques temps ensuite, une seconde vague de titres proposée par pack exclusifs, dont le détail des noms ne serait annoncé que la veille de parution… On pouvait se demander si un jour ce modèle saurait s’adapter à un autre marché moins enclin à ces jeux éditoriaux.
En novembre dernier, Bliss Comics a donc déclaré qu’à partir de 2024 ils se lançaient dans la traduction des comics Bad Idea, à commencer par L’œil d’Odinn, Pyrate Queen et Eniac, des titres qui vont s’étaler jusqu’au Printemps. On devine facilement que si l’opération marche bien, d’autres titres devraient suivre. Croisons les doigts.
Car ici, il n’est plus question d’aller « condamner » ces titres sous prétexte de ne pas être en phase avec la politique de Bad Idea, ces albums obéissent au modèle des autres sorties de Bliss, donc accessible à tous, en librairie, débarrassé des « errements » de leur éditeurs original. On ne tient compte que de la qualité de l’œuvre. D’autant que Bliss a vraiment fait les choses bien, le format est plus grand, la couverture avec vernis sélectif, le papier intérieur est plus épais, pour seulement 25 €… Autant dire qu’on est gâté.
De plus, le choix de l’œil d’Odinn est particulièrement bien vu. Une mini-série complexe, de très grande qualité qui nous propose une relecture dense de la mythologie nordique. Joshua Dysart y déploie une écriture riche, pleine de références, entre conte, évocation mystique et saga nordique. Un vrai plaisir de lecture qui se dévore d’une traite.
Graphiquement, Tomas Giorello, aidé aux couleurs par son complice Diego Rodriguez, fournit des planches extrêmement impressionnantes, tant dans leur expressivité que dans la finesse des détails. On est clairement au cœur d’une légende traversée par de multiples créatures mythologiques, dans les pas d’une jeune fille prophète qui décide de suivre son destin afin de tenter de sauver sa réalité.
C’est beau, captivant et on ne peut que se féliciter de voir enfin arriver en France cet incroyable récit qui montre bien la qualité du travail de ces deux artistes au sommet de leur art respectif.
Peut-être hésitez-vous encore, mais je ne saurais assez vous conseiller de vous laisser porter par le destin de Solveig et de ses compagnons de route.
Recommandé.
Par FredGri, le 11 février 2024
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