Loire

Je n’avais pas encore compris que c’était un nouvel album d’Etienne Davodeau (dont j’admire le travail depuis longtemps) que j’étais déjà envouté par la couverture, magnifique. Ce paysage merveilleux, ces oiseaux, et ces cinq lettres synonymes de majesté, tout donnait envie d’ouvrir ce livre sans même savoir de quoi il traitait. 

Le résumé lui-même restait flou. Je m’engageais sur la berge, avec Louis, pour découvrir cette histoire. Après une lecture emplie d’émotion, voici que je peux vous en dire sans trahir l’histoire.

Etienne Davodeau rend, ici, hommage à la Loire et à la nature, tout en nous parlant de nos vies, petites, fragiles, mortelles, quand le fleuve, lui, est là depuis une éternité. Il ne veut pas nous parler de la Loire, mais plutôt nous raconter par la Loire. 

« Nous », c’est Louis en particulier, mais aussi tous les autres personnages qu’il va rencontrer à l’occasion de ces retrouvailles organisées par Agathe. 

Ils nous transmettent, avec peu de mots, l’Humanité et la convivialité qui font que cette bande dessinée n’est pas contemplative – même si l’on aime se perdre dans la beauté des paysages dessinés par Davodeau. Car ces errances le long du fleuve, au delà de leur magie graphique, portent de l’émoi, des sentiments et des passions pas encore éteintes, en d’autres termes, des ivresses nostalgiques.

Pour Etienne Davodeau, parler du sens de la vie rejoint souvent la question de la direction que prend l’Homme avec la vie et l’environnement. Il le fait subtilement. Il montre qu’il n’est pas toujours nécessaire de brandir une banderole ou inonder la rue de cris pour nous inviter à se poser les bonnes questions et toucher au coeur ceux qui auront fait la rencontre avec l’un de ses livres.

Par Legoffe, le 8 octobre 2023