L'ombres de Maui

Sur des airs qui peuvent laisser penser à une autobiographie déguisée, Kikuo Johnson nous présente le jeune Loren, lycéen brillant, habitué aux notes les plus élevées qui, pourtant, progressivement, glisse dans la drogue pour suivre un ami. Néanmoins, il s’agit bien plus d’une expérience d’un moment, une phase de laquelle on sent bien qu’il va finir de se réveiller, à un moment donné.

Bien plus que le récit d’une dégringolade, L’ombre de Maui met surtout l’accent sur une période ou l’adolescent se questionne sur sa relation avec les autres, avec les filles, avec ses amis, avec sa famille. Et finalement, au-delà de son avenir, de ses notes ou même de ses liens avec son père, Loren préfère tester ses limites, découvrir de nouvelles sensations qui vont d’une part lui faire comprendre les dangers de ces expériences, mais aussi, paradoxalement, lui donner un peu plus d’assurance.

Il n’est ici pas question de se lancer dans un grand récit de vie qui va tout chambouler, juste un témoignage, un moment de vie pendant lequel un jeune homme, qui envisage de continuer ses études aux États Unis, se donne le temps de simplement se repositionner, de laisser le temps un peu couler. Il n’a pas forcément beaucoup d’amis, reste quelque peu réservé, plus particulièrement avec la belle Lacey… Il n’a pas forcément grand chose à perdre.
L’écriture reste fluide, naturelle, les gestes, les mots, les cadrages, on est dans la sobriété, tout en gardant une très jolie efficacité dans l’intrigue. D’autant que graphiquement, c’est vraiment du très beau travail, une douce épure très expressive et pleine de charme. Ce qu’il faut là ou il faut, avec un très agréable équilibre entre les noirs et les blancs. Je ne connaissais pas cet artiste et je vais surveiller la suite de sa carrière de plus près.

Très conseillé.

Par FredGri, le 13 février 2024