LONDON CALLING
Le grand soir
Thibaud et Alex poursuivent leur séjour à Londres avec plus ou moins de succès. Thibaud a trouvé un job comme commis de cuisine dans la Police alors qu’Alex se retrouve à nettoyer le sol des salles d’un sex-shop. Toutefois, ils trouvent amplement le temps de prendre de s’éclater : Alex se créé des affinités avec Lucy, la serveuse du King Of Splendour, qui leur fait découvrir le Londres branché avec ses clubs et ses fêtes illégales où la musique bat son plein. Ils ont également ce fameux projet de se rendre au festival de Reading (un des plus importants festivals de musique Rock d’Europe) et leur rêve est sur le point de se concrétiser. En parallèle, les affaires de Travis et Greg avancent avec pour prétexte un militantisme sans borne pour l’IRA. Ils opèrent de nombreux trafics de drogues et d’armes, mettent en place un réseau de proxénétisme et pratiquent l’hooliganisme comme une passion. Tous les personnages vont graviter autour de ce réseau sans ne jamais vraiment le savoir. Parlons aussi d’Andrew, travaillant pour Greg, pensant œuvrer pour son pays, l’Irlande, et Emma, une junkie employée par Killigan (un collègue de Greg) comme trafiquante à Belfast et qui obtient une promotion pour Londres…
Par Placido, le 27 juin 2010
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782754802000
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Notre avis sur LONDON CALLING #3 – Le grand soir
Alors là, je peux vous assurer que ce 3ème opus de la série London Calling m’a sacrément épaté ! Sylvain Runberg en véritable chef d’orchestre nous a tenus en haleine sur les deux premiers tomes, faisant avancer petits bouts par petits bouts les pièces d’un échiquier. Nous ressentions alors une certaine tension latente, on savait bien qu’à un moment donné tout allait éclater. Le grand soir est l’explosion finale où tout se recoupe, où tous les personnages se trouvent et se retrouvent…
Le terme crescendo s’applique bien au cas London Calling. Un tome 1 plutôt tranquille, où les auteurs posent les bases de la chronique social avec des références aux conflits avec l’IRA et la misère en Angleterre mais les choses ne sont pas encore clairement exposés. Puis le tome 2 s’intensifie, la situation devient plus grave et ce que vivent les personnages, même s’ils ne réalisent pas tout à fait ce qui se passe, devient dangereux. Dans le tome 3, ils courent parfois des risques insensés. Toutefois, on retrouve cette légèreté bien caractéristique, avec la relation entre Alex et Lucy, les sorties en clubs mouvementées et bien sûr l’apothéose avec le festival de Reading où ils pourront voir pour la première fois leurs groupes favoris tels que Sonic Youth et Dinosaur Jr. et même des petits nouveaux (pour l’époque, hein !) qui ont l’air sympa, comme Nirvana…
C’est à ce festival que tout se recoupera. Chaque personnage est relié à l’autre : Alex et Thibaud sont amis, Alex et Lucy sont ensemble, Lucy travaille pour Greg, Andrew, ancien amis de Thibaud travaille aussi pour Greg, puis Alex sera également embauché par ce dernier. Et Greg travaille pour Travis. Killigan de Belfast travaille aussi pour Travis et lui envoie Emma. Puis Andrew rencontrera Emma. Bref… C’est un sacré méli-mélo. Ce qui est intéressant c’est qu’à peu de choses près, personnes ne sait véritablement ce que fait l’autre. Certains jouent avec le feu et ne réalisent alors pas (ou trop tardivement) dans quel nid de guêpes ils se sont fourrés. Le côté dramatique prend alors tout son sens. C’est une vraie claque.
Le dessin de Phicil est exactement à l’image du scénario. Capable de montrer des scènes atroces avec un dessin assez doux, le trait fait bien BD et n’est pas réaliste à en devenir trop dur. Les sentiments sont toutefois bien sur le visage des personnages et ça n’empêche pas de faire très mal, ou de faire très plaisir.
Prenant des virages inattendus, Runberg et Phicil nous offre une histoire plus complexe qu’elle en a l’air, le ton est tantôt naïf avec nos deux français ne pensant qu’à faire la fête et profiter, tantôt dur et cruel avec les trafiquants en tout genre. Bien à l’image d’un Londres de l’époque : un contexte social en pleine crise avec le terrorisme et le développement du mouvement skinhead puis la jeunesse, révolté et en pleine ébullition avec l’émergence de nouveaux mouvements musicaux, toujours très influents sur la société et son état d’esprit.
Foncez !
Par Placido, le 27 juin 2010
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