LONE WOLF & CUB OMNIBUS
Volume 2

Ôgami Ittô et son fils Daigoro continue de parcourir le pays, au grès des contrats qui se présentent, obéissant à cette quête intérieure qui lie le fils et le père. On en apprend un peu plus sur le complot qui a poussé Ôgami à la fuite, ainsi que sur ses poursuivants. Néanmoins la réputation du Lone Wolf & Cub le précède et tous la craignent d’autant plus qu’il reste invaincu jusque là…

Par fredgri, le 24 septembre 2013

Notre avis sur LONE WOLF & CUB OMNIBUS #2 – Volume 2

Le premier volume à peine fini voilà que ce nouvel opus arrive et m’entraîne à nouveau dans les traces de ce redoutable assassin plein de principes et d’honneur, qui parcourt le Japon féodale de l’ère d’Edo, avec son jeune fils de 3 ans.
Sur un canevas assez basique, on engage Ôgami Ittô pour assassiner une ou plusieurs personnes et il exécute très efficacement ses contrats, les auteurs arrivent néanmoins à broder une succession de récits extrêmement subtils ou il est très souvent question d’honneur de l’adversaire, de courage et jusqu’à un certain point du respect du Bushido. Mais c’est très vite beaucoup plus profond que ça, car Ôgami n’est plus un samouraï, il suit donc avant tout ce que lui dicte ses propres principes, son propre code. De plus, il y a une incroyable ambiguïté dans son rapport avec son fils, une ambiguïté qu’entretiennent les auteurs, évidemment. Ainsi, il est capable de se servir du petit pour amadouer des adversaires, de le mettre en péril pour contourner un danger ou même le laisser seul, plusieurs jours, pour aller honorer un contrat ! Toutefois il y a entre les deux un lien particulièrement fort et inflexible qui donne lieu à des petits bijoux d’écriture, d’une très grande finesse !

Koike aborde donc dans ce nouveau volume des chapitres somme toute assez différents les uns des autres, abordant non seulement le rapport entre Ôgami et Daigoro, mais aussi, avec les femmes, avec sa propre vengeance, ses souvenirs. Même si l’on reste concentré sur le côté "assassin", progressivement on découvre un peu plus le passé dramatique d’Ôgami, au temps ou il était Kôgi Kaishakunin, l’exécuteur du Shogun, quand sa femme enceinte fut massacrée, laissant son nouveau né encore couvert de sang à ses pieds. Et par le biais de ce portrait en pointillé c’est le Japon de cette époque qui nous est présenté, avec sa culture, ses coutumes, ses codes. Ôgami devenant pratiquement la force vive, libre, qui s’oppose à tous, et plus particulièrement à l’autorité. Rien ni personne ne peut l’arrêter ! Et en même temps le petit Daigoro, conscient de glisser lui aussi, irrémédiablement, dans cette malédiction paternelle, regarde ce père presque inaccessible, qui lui impose une vie d’errance, qui le force à grandir trop vite. A travers cette confrontation entre deux visions, cet amour qui transperce, malgré tout, ces façades, c’est une vrai tragédie qui s’étire lentement, une sorte de renonciation. Ôgami est conscient de parcourir le chemin qui le mène en enfer et il ne peut dorénavant plus revenir en arrière !

Il y a quelques très beaux passages, comme par exemple les chapitres "Parting Frost" avec Daigoro qui part chercher son père absent depuis deux jours, incroyable plongée dans les pensées d’un enfant qui aime plus que tout son père, mais qui reste conscient de devoir s’impliquer toujours davantage ! "Performer" avec cette belle inconnue tatouée devenue elle aussi assassin…

Une série remarquable, servie par une écriture fascinante qui arrive toujours à transcender le récit, et un graphisme très vif qui nous tient en haleine du début à la fin !

Quand on commence cette lecture on est comme hypnotisé par ce qui se déroule sous nos yeux !

Un must absolu !

Par FredGri, le 24 septembre 2013

Publicité