LOST SHELTER
Résonance

Sur une planète touchée par une forte glaciation, la ville de Sakrah’Haya abrite les survivants grâce à un fragment de chaleur. Le jeune et intrépide Namet parvient à se glisser dans la salle enfermant le Graal, et à capter une conversation évoquant les risques d’explosion pesant sur cette puissante source d’énergie.
Après cette scène d’exposition aux forts relents SF, Stefano Vergani au dessin et Mattia Umelesi au scénario mettent le focus sur Namet, éclairant son désir d’émancipation et ses difficultés à respecter les règles de la cité par son exclusion quelques années auparavant de la caste des "forgerons", pour être « reclassé » en "marchand".

Courses poursuites dans la ville et échanges tendus marquent la suite d’un récit qui s’emballe, bien servi par le dessin dynamique et agréable de Vergani. Le désir d’affirmation du jeune garçon va se poursuivre à l’extérieur de ce monde abrité et protégé. Après une mise en bouche un peu austère mais obligatoire pour poser les enjeux de ce monde préservé des aléas climatiques, ce premier tome de Lost shelter prend son envol et parvient à captiver grâce à une écriture enlevée mêlant les problématiques personnelles du personnage principal à celles plus globales concernant le fonctionnement et l’organisation de Sakrah’Haya.

Le choix de couleurs souvent froides, avec peu de variations entre les teintes, participe à installer cette atmosphère à la fois rassurante et marmoréenne, dans un monde où le quotidien paisible peut vite être bouleversé par la fragilité de cette lueur chaude qui assure la vie. Namet vient rompre cette quiétude, ainsi que cet équilibre, tout en se révélant comme un lanceur d’alerte face au silence des notables sur la situation réelle.

 Le premier tome cette série jeunesse SF Lost Shelter est séduisant, la narration fluide et bien servie par un dessin qui emmène le lecteur avec les désirs d’aventure de Namet !

Par V. DEGACHE, le 28 février 2023