LOUP DE HINATA (LE)
Tome 5

Pour remercier le Shinsengumi de son intervention dans les incidents survenus aux portes du palais impérial, le fief d’Aizu a invité les miliciens qui le composent à Shimabara. Toshizô Hijikata, l’un des samouraï y retrouve Kimigiku, la tayû, pour laquelle il a des sentiments et les lui exprime. Cette relation est toutefois mal perçue et suscite au sein du groupe de la jalousie. Alors que le capitaine du Shinsengumi, Serizawa, sombre progressivement dans une folie d’alcoolique, Niimi, l’un de ses proches soldats, trahit les siens en pactisant avec le fief opposé de Mito. L’affaire étant d’une gravité absolue, Toshizô Hijikata est condamné à monter avec Isami Kondô, son maître, une opération ignominieuse pour la survie de leur groupe.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur LOUP DE HINATA (LE) #5 – Tome 5

Le Shinsengumi fait parti de l’histoire traditionnelle du Japon et représente les formations armées constituées au 19ème siècle pour préserver les intérêts du shogun local. Celles-ci, composées d’individus souvent issus des campagnes et armées de sabres, obéissaient à un code bien précis qui en faisait de véritables samouraïs. Quoique de plus normal pour Saitoh Misaki de s’accaparer le temps de cinq épisodes cette tranche d’histoire mouvementée pour raconter à sa manière la destinée de ceux que l’on surnommait "les loups".

J’ai été agréablement surpris par ce dernier album qui, selon les dires de son auteur, clôture la série mais qui ouvre sur une autre saga tant le sujet du Shinsengumi semble l’inspirer. Certes le thème a déjà été exploité ("Peace Maker" de Chrono…), mais pas sous la forme d’un jidaimono. A n’en pas douter, le présent récit est très fertile en rebondissements. Saitoh Misaki s’attarde à développer les humeurs, les pensées de chaque protagoniste au sein d’une intrigue qui va crescendo. Les sentiments sont forts mais semblent inavouables face au règlement interne que s’impose l’escouade milicienne.

Toshido Hijikata, personnage principal de la série, est celui qui présente le plus de charisme. D’une apparence frêle et efféminée, il fait preuve d’une part d’une rudesse d’esprit à glacer n’importe lequel de ses camarades. Sa détermination à régler les problèmes ne laisse filtrer aucun scrupule et le transforme en véritable machine à la solde de sa hiérarchie. Par opposition, la timidité que l’on peut relever face à la gente féminine en fait un être vulnérable.

Saitoh Misaki réalise des graphiques empreints à la fois de douceur, de sensualité et de férocité. Les expressions scéniques ont une importance capitale et laissent transparaître toute sorte de sentiments. Si dans les 3/4 du récit, l’action se fait essentiellement dans le langage, dans le dernier 1/4, on revient à des faits meurtriers plus percutants dont la cruauté surprenante contraste énormément.

"Le loup d’Hinata" est un agréable seinen réalisé par un mangaka en pleine possession de son talent. Idéal pour les fans d’histoire du Japon.

Par Phibes, le 31 mai 2008

Publicité