LOUP EST UN LOUP (UN)
Tome 2
A Racleterre, le sabotier Clovis Tricotin a trouvé la mort dans des circonstances terribles. Tandis que ses cinq enfants semblent s’en remettre assez facilement, la brave veuve Apolline, elle, extrêmement choquée par cette épreuve, est tombée gravement malade. Au point que malgré les saignées prodiguées, elle finit par mourir, rendant de fait orphelins les cinq gamins. Aussi, une fois la malheureuse enterrée, il est décidé que les quintuplés soient répartis dans toute la famille. Mais les garnements qui ne supportent pas la séparation, échappent à leurs protecteurs respectifs et s’enfuient dans la campagne. Jusqu’à ce qu’ils soient repris et renvoyés dans chaque foyer. C’est à ce moment qu’apparait la suivante de la châtelaine Dame Jacinthe d’Armogaste qui propose de prendre sous son aile le petit Charlemagne, le tout dernier à la langue coupée. Alors qu’il aurait pu tirer profit de cette gratification, le petit garçon se révèle une vraie tête de pioche et fait, malgré ses dons de communication avec la gente animale, endiabler tout le château. C’est alors qu’il apprend que son frère Clodomir a été enfermé dans un collège prison. Il décide de lui porter secours et pour ce faire, s’enfuit du château. Malheureusement, sur le chemin, il tombe entre les mains d’un tueur de loups.
Par phibes, le 31 octobre 2015
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782344005705
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Notre avis sur LOUP EST UN LOUP (UN) #2 – Tome 2
C’est avec un grand plaisir et une certaine impatience que l’on retrouve Pierre Makyo dans son adaptation du roman éponyme de Michel Folco. En effet, son premier volet nous introduisait dans une histoire pleine de truculence qui permettait de nous plonger dans la France profonde du 18ème, au cœur d’une famille assurément née sous la mauvaise étoile. Nous recroisons celle-ci dès l’ouverture de ce second volume, malheureusement amputée d’un de ses membres à savoir le père Clovis, mort à la suite d’une morsure de vache enragée et promise déjà à en perdre un autre, la mère Apolline, inconsolable depuis la mort de son époux. Leur survivent donc les cinq garnements qui n’ont pas fini de faire parler d’eux.
Si le drame reste donc accroché à la destinée des Tricotin, la rébellion perpétuelle semble faire partie de leur quotidien. En effet, Pierre Makyo, très inspiré par ce récit corrosif et dramatique, agrémenté d’un jeu de dialogues ancestraux imagés, nous le démontre aisément via les cinq chenapans, livrés à eux-mêmes et peu disposés à entrer dans le rang que leur imposent les plus grands. Si l’esprit de cohésion entre Clodomir, Pépin, Dagobert, Clothilde et Charlemagne (que des prénoms de roi ou femme de roi) ne manque pas d’être évoqué, c’est plutôt l’indocilité du petit dernier à la langue coupée qui prédomine. En effet, à partir du moment où ce dernier est adopté par Dame Jacinthe, le récit se focalise sur les errements du garçon et sur son don vis-à-vis des bêtes.
Il ne fait aucun doute que le jeu de Charlemagne se veut à la fois énervant et captivant. Certes, on a du mal à supporter l’insoumission du gaillard ainsi que ses nombreuses frasques rebelles. Mais on ne peut détacher notre regard du parcours qu’il réalise et qui met en avant une société pleinement intraitable, violente et sans réel amour. On sera frappé par l’agressivité qu’il déploie face à des adultes cruels, sa ténacité et même son érudition (la lecture du plan du château) au point que l’on finit, dans ses moments où il s’assagit au contact des animaux, par avoir de la pitié voire presque de l’admiration.
Federico Nardo peut se vanter d’avoir un trait très prégnant. Titillant un réalisme on ne peut plus généreux sublimé par une colorisation excellente, ce dernier nous offre un travail tout en proportion, de grande qualité. La richesse de ses décors qui campent bien la France profonde et l’expressivité de ses personnages sont vraiment un atout pour l’histoire.
Une fin d’adaptation totalement réussie qui a tout pour dépayser et pour marquer les esprits. Alors, messieurs les auteurs, puisque la note est favorable, macarel de caramba, ne serait-il pas judicieux de remettre en jeu le talent indiscutable du romancier Michel Folco en adaptant la suite des péripéties de Charlemagne contées dans En avant comme avant !
Par Phibes, le 31 octobre 2015
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