LOVE I.N.C.
Assoces Wars: l'attaque des clowns

Nicolas, tout droit sorti de sa campagne du Lot-et-Garonne, vient dans la Capitale pour la première fois afin d’intégrer le prestigieux Institut National de Commerce. L’exploitation viticole de son père est concurrencée par les vins espagnols et seule une modernisation de la société pourra la sauver.
Bien qu’ayant réussi le concours d’entrée de INC, son premier jour est loin d’être un succès. Il a l’obligation d’intégrer une association mais encore faut-il qu’il passe le test d’entrée. Et c’est là que les ennuis vont commencer : le décalage culturel est violent. Il a beau se présenter à toutes les associations, c’est un échec magistral. Seul le club de sport se traîne à ses pieds pour le recruter, levée de coude hors norme oblige ; mais Nicolas n’est pas intéressé. Contre toute attente, il se joint à PTT’Inc, une association de musique expérimentale pour la défense des animaux.

Par KOMORI, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur LOVE I.N.C. #1 – Assoces Wars: l’attaque des clowns

Cette série est issue du magasine de pré-publication lancé par les Humanoïdes associés, le shôgun mag. L’objectif de ce mag est de lancer des séries franco-mangas et donc, de jeunes auteurs du pays.
Le problème, c’est que n’est pas mangaka qui veut. Même si le manga prend de plus en plus d’ampleur au sein du monde bédéphile, cela ne veut pas dire pour autant que l’on peut s’approprier ce style aussi rapidement. Ils ont une sacrée longueur d’avance, et même si l’on commence à trouver des écoles proposant un enseignement sur le style manga, le chemin est encore long pour qu’il se fonde avec le nôtre. Il est intéressant de vouloir profiter de tous les apports possibles du monde de la BD et de ne pas s’enfermer dans un registre, mais il faut être prudent à ne pas s’y perdre.

Côté scénario, les clichés peu flatteurs sont malheureusement foison. Le provincial est bien entendu cambrousard (et pas seulement campagnard) avec tout l’attirail qui va avec : béret, doudoune en laine de mouton, chemise à carreaux, nœud papillon (histoire de faire chic !) et matériel de camping ! Bien entendu, la Capitale reste un grand mystère et donc, cela va de soit, toute la modernité aussi : ordi connaît, roller connaît pas, mode connaît pas, et film culte la soupe aux choux ! Il s’appellerait Monsieur Pignon qu’on ne serait pas surpris !
A vouloir trop accentuer le décalage culturel, on tombe vite dans l’humour lourd, très lourd (il campe dans un parc public et chasse le pigeon pour se nourrir…).
Cependant, quitte à donner des coups de bâtons, les écoles de commerce et l’intelligentsia parisienne en prennent aussi pour leur grade : corruption, passe-droits, condescendance…
L’ambiance est un peu « dîner de cons » mais ce n’est pas du Veber.

Côté graphisme, cela oscille entre le manga et le franco-belge : il y a des trames, de la « surexpressivité », des super-deformed, du semi-réalisme. Du coup, cela fait un peu trop à la fois. C’est d’ailleurs dommage parce que le trait est plutôt sympa (une influence de Family Compo ?). Il serait sans doute mieux servi s’il était plus épuré : à trop mettre d’effets ou à trop les répéter, c’est moins percutant.

Une série ciblée jeune public.

Par KOMORI, le 26 mars 2007

Publicité