Love is in the air guitare

 
Paul vient d’avoir son bac et, confiant en diable, il est persuadé que Julie, sa voisine dont il est amoureux, nourrit pour lui des sentiments réciproques. La réalité est plus dure : à une soirée à laquelle ils participent pour fêter la fin de l’année, Julie montre clairement à Paul qu’elle se fiche complètement de lui et commence à sortir avec un autre garçon, Keith, le guitariste d’un groupe de rock qui, sur scène, anime la soirée. Paul est terriblement déçu mais ne veut pas perdre espoir. Il est cependant bien conscient qu’entre le guitariste d’un groupe et lui (qui est fan de guitare aussi mais n’arrive pas à progresser), Julie n’a pas mis longtemps à se décider.

Ce même soir, Paul va rencontrer Ernest, un vieil homme qui lui a remis ses coordonnées en lui disant qu’il avait pour lui la solution. Quelques temps après, il va recontacter cet Ernest et se retrouver dans "l’école" de celui-ci, une structure où la discipline enseignée n’est – à sa grande surprise – pas la guitare, mais l’air-guitare !

Paul aura-t-il sa chance avec Julie si, à défaut de devenir une rock star, il se lance dans l’air-guitare ? C’est ce qu’il va tenter en suivant les cours d’Ernest avec application et en se mettant sur les rangs pour prétendre au titre de champion du monde d’air-guitare !
 

Par sylvestre, le 3 septembre 2011

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Notre avis sur Love is in the air guitare

 
Plus qu’un roman graphique, Love is in the air guitare est avant tout un beau conte qui s’étend sur près de 280 planches et nous raconte en toute simplicité une histoire bien originale. Originale voire extraordinaire, car elle se déroule dans un univers que bien peu connaissent aussi bien que le scénariste Yann Le Quellec qui en a fait personnellement l’expérience, et ce de manière plus que superficielle.

L’air-guitar(e) est sans doute pratiqué depuis plus longtemps qu’on ne le croit. Aussi loin qu’on s’en souvienne, on a tous vu un chanteur ou un autre mimer les gestes du guitariste de son groupe pendant que ce dernier jouait son solo. On a tous pratiqué cette activité, aussi, un casque sur les oreilles, dans sa chambre, en écoutant un morceau de musique, non ? Mais l’air-guitare, c’est plus que ça, et jugez-en : c’est en 1996 que se sont déroulés les premiers championnats du monde officiels, à Oulu, en Finlande, où ils se tiennent désormais annuellement à la fin du mois d’août.

Yann Le Quellec est tombé là-dedans un jour, un peu par hasard. Et devant les richesses que cette activité lui a étalées (les rencontres, les voyages, les prestations, les compétitions, la foule en délire…), il est devenu mordu, parcourant le monde pour assister et participer à différentes manifestations d’air-guitare.

Dans cette bande dessinée Love is in the air guitare, il a ainsi tenu à mettre tout un tas de choses que cette passion lui a fait vivre. Des anecdotes qui lui sont arrivées, des rencontres qu’il a faites, des trucs ahurissants qu’il a vus… Et il en a fait une fiction (doublée d’un hommage à Jimi Hendrix – la guitare n’est jamais loin quand il s’agit d’air-guitare !) qui organise tous ces éléments qu’il a choisi de rassembler et que Romain Ronzeau a mis en images et coloriés.

Le côté puzzle de la fiction qui en résulte saute aux yeux, d’ailleurs : beaucoup de faits et de transitions font office gros raccourcis. La fulgurante progression de Paul et sa nomination pour concourir à Oulu en est un, par exemple. Le fait que Julie se retrouve à Oulu en même temps que lui, aussi. Le fait que Keith, le rival en amour, soit un de ses concurrents à Oulu, également. Ou que Air-Derien ait eu le temps et l’opportunité de se qualifier pour Andorre !

Mais ça passe car l’important est dans le fond de l’histoire et dans les petits messages à en tirer. Et ces messages ne manquent pas ! Outre la persévérance, de conviction, de courage et d’espoir et toutes ces notions propres à un dépassement de soi dans une discipline, l’antagonisme entre deux clans (la Air family et la Hair family, des bons et des méchants) est clairement posé et est prétexte à moult refrains de paix, de tolérance et d’amitié, entre autres. La colorisation met l’accent sur ces rivalités en réservant la couleur noire pour la Hair family quand une palette de couleurs plus gaies est associée à la Air family de Paul…

La lecture de cette BD se fait sans peine : tout y est agréable et la curiosité du lecteur l’accompagne toujours plus avant même si la conclusion laisse assez peu de doutes (allez jusqu’au bout quand même, hein : on ne sait jamais !) Et l’autre grand message à tirer de cette bande dessinée, c’est qu’il faut être curieux de tout. Parfois, on se prend au jeu – pour avoir daigné y goûter, il y a un petit effort à faire – de quelque chose qui ne nous attirait pas du tout à première vue. Puis, être accompagné dans la découverte et suivre avec intérêt ce qui s’offre à soi ouvre les portes de la diversité de la chose : si on n’avait pas mis le doigt dedans, jamais on n’aurait soupçonné tout le bon qu’il y avait à puiser à l’intérieur !

C’est aussi cela que nous susurrent Yann Le Quellec et Romain Ronzeau, nous invitant à partager cette expérience de l’air-guitare et espérant sans doute que cette lecture soit pour nous un premier pas vers l’airness…

A découvrir sans attendre !
 

Par Sylvestre, le 3 septembre 2011

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