LOVE & ROCKETS
Intégrale 1: Maggie la mécano

Au centre de l’histoire, elles sont deux, Maggie Chascarillo et Hopey Glass. Elles partagent un appartement, traînent avec les mêmes copines, elles se connaissent depuis longtemps, ont les mêmes gouts, mais pas le même caractère. Maggie est progressivement devenue une mécano hors pair, elle a réussit à être engagée par le célèbre Rand Race, un très beau mécano prosolaire spécialisé dans la réparation de robot et autres vaisseau spatial. Un jour, la jeune fille suit son patron pour un long chantier en Zimbodia, pour remettre sur pied un engin qui s’est écrasé sur un dinosaure, dans la jungle de Zhato. Elle relate ses aventure en écrivant à sa copine Hopey, Aventures ou elle croise la grande et célèbre catcheuse Rena Titanon…

Par fredgri, le 9 août 2022

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Notre avis sur LOVE & ROCKETS #1 – Intégrale 1: Maggie la mécano

En plongeant dans cet imposant volume, on se rend vite compte qu’il est difficile de vraiment résumer tout ce qu’il s’y passe, tant ça va dans tous les sens, avec beaucoup de jubilation dans l’écriture et des personnages qui gagnent en caractérisation au fur et à mesure !

Mais qu’est-ce que Love & Rockets ?
Tout d’abord, il s’agit de l’un des premières séries publiées par l’éditeur américain Fantagraphics, à partir de 1982. Sous l’égide des frères Hernandez (principalement Jaime et Gilbert), et suivant un rythme de sortie irrégulier, la série anthologique (ou chacun des frères va développer son propre univers par le biais de récits courts (le second volume de cette intégrale reprendra les récits de Gilbert)) va très vite symboliser le renouveau de la scène alternative des comics US, devenant ainsi un véritable phénomène en soi !
S’affranchissant complètement des codes narratifs du comics, Jaime et Gilbert vont animer les péripéties de leurs personnages en prenant leur temps, alternant les séquences de vie quotidienne, l’intimisme, l’humour, de simples soirées à picoler entre copine (pour Jaime) ou des délires fantastiques (Pour Gilbert) !

Cependant, rapidement, on se rend compte que Love & Rockets c’est surtout une série inclassable, à la fois Rock, Punk et SF, tout en gardant un délicieux ancrage soap qu’il faut savourer tranquillement. On est ainsi gagné par le charme de ces nanas qui n’hésitent pas à mettre en scène leurs doutes, leurs petites fragilités, tout en restant extrêmement authentiques et craquantes ! Voilà, c’est dit, qui peut réellement résister à la désinvolture rebelle de Hopey la punkette ? A la fausse naïveté de Maggie, la tête en l’air ? Sans oublier leur meute, La magnifique Penny qui fait fondre tous les cœurs, qui obtient pratiquement tout ce qu’elle veut, la sombre Izzy, toujours habillée de noir de la tête aux pieds, l’exubérante Daffy…

Une fois la lecture commencée on ne peut que se laisser séduire. D’autant que le dessin de Jaime est absolument sublime !!! Une sorte de mélange entre Ditko et Manning, très propre, très précis, avec une vraie virtuosité dans l’encrage, dans les éclairages… Certaines pages sont tout bonnement parfaites !

Aujourd’hui, 40 ans après leur création, Les récits de Love & Rockets restent toujours modernes et fascinants. Ils n’ont pas pris une ride, tant dans le ton et les atmosphères que graphiquement ! Et c’est la grande force de Los Bros, cette atemporalité rafraîchissante qui peut s’apprécier n’importe quand, même si la série suit l’évolution du temps, des auteurs. Jaime épurant davantage son trait au fil des épisodes, par exemple (on ne s’en rend pas forcément très compte dans ce premier volume, ça sera plus visible par la suite) et laissant de côté l’aspect SF qui fait pourtant le charme des débuts !

Pour l’instant, 13 volumes sont prévus, alternant ceux consacrés à Jaime Hernandez et ceux à son frère. La traduction a été entièrement revues pour l’occasion et l’objectif de Komics Initiative est de proposer un corpus cohérent qui reprend tout depuis le début, dans l’ordre chronologique, suivant ainsi la même démarche que Fantagraphics.
En contre partie, il est proposé un format plus petit qu’initialement, et même si, au fil des pages, on se fait très bien à ce choix, le lettrage reste parfois assez petit. On devine aisément que ça aurait gagné à être un chouilla plus grand, moins "Digest". Toutefois, cela fait partie des particularités de cette très belle édition, estrêmement bien emballée, avec ce qu’il faut de rédactionnel qui éclaire l’œuvre, le contexte, son influence et l’importance que la série a pu avoir sur le paysage des années 80, notamment !

Avec cette intégrale débute donc la réédition la plus exhaustive possible de ce que beaucoup considère assez justement comme l’un des grands chefs d’œuvre de la bande dessinée américaine. Je ne saurais assez vous conseiller de ne surtout pas passer à côté !

Par FredGri, le 9 août 2022

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