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Jules Vernes avait fait le tour du monde en 80 jours, Elfo le fait en 80 portraits.
80 portraits d’individus, hommes, femmes, jeunes ou vieux, ayant réussi dans la vie ou ayant tout perdu, tous ont un petit quelque chose de touchant, d’expressif et d’universel.

L’exercice est très difficile. L’auteur a choisit de rendre des personnages crédibles en une seule planche formatée en 6 cases. Mais apparemment Elfo semble avoir trouvé la bonne recette et la galerie s’annonce agréable et curieuse à visiter avec toutefois certaines tranches de vie plus lisses que d’autres, sans réelle profondeur pour le commun des lecteurs. Pourtant, à y lire de plus près, chacun y trouvera son alter ego, un souvenir, un voisin. C’est sans doute là que le plus grand intérêt réside en dehors de l’exercice graphique. Il y a cette possibilité pour chacun de s’approprier quelque chose. On s’y retrouve tous ou presque ce qui est assez amusant.

Le discours est souvent impitoyable. Il dénonce la guerre, la misère, les arnaqueurs de tous bords. Le dessin quant à lui est très abouti, mêlant de nombreux styles tous choisis avec goût et illustrant parfaitement le propos.

Sans être indispensable cet ouvrage a beaucoup de charme, sonne juste et donne curieusement l’envie de s’y replonger souvent, un peu comme un point de départ laissant libre cours à l’imaginaire pour la suite.
S’adresse aux voyageurs, aux rêveurs, aux amoureux, à tous ceux qui se sentent concernés par leur environnement et la qualité de vie et qui refusent de fermer les yeux devant la pauvreté, la misère ou la guerre.

Cet album est une très jolie surprise !
(Ah au fait, la fille de la couverture s’appelle Esther !)

Par MARIE, le 29 mars 2007