Macadam Bysance

On le sait déjà, l’écriture de Pierrick Starsky est généreuse, pleine d’amour pour ses personnages qui nous ressemblent, que l’on peut même apercevoir régulièrement, pour peu qu’on aille un peu traîner dans les quartiers populaires. Et, tout au long de ces pages, nous retrouvons ces ambiances, ce regard acéré sur la société et ces portraits vivants de héros du quotidien, qui ne rêvent que d’être peinards, entourés des gens qu’ils aiment.

Toutefois, ils sont aussi le reflet d’une population qui prend de plein fouet les politiques ultra libérales qui piétinent allégrement ces petites gens de banlieue, ceux qui ne souhaitent pas forcément être meilleurs que le voisin, ni gagner des milliards. Ils restent donc en marge, vivent de ces alloc maigrichonnes, s’amusent autour d’un pack de 24, véritable nerf de leur soirée. Ils sont bien ensemble et on les envierait presque !
Nous les suivons donc, au travers de ces chapitres, se rencontrant, s’aimant, riant de leur déboires, organisant le mariage de Hervé et Clothilde, évoquant leurs amis disparus…

L’écriture de Starsky est un vrai délice, pleine d’expressions savoureuses, ce parlé de la rue si vivant, si expressif… Et les dessins de Place sont particulièrement beaux aussi… Un tandem de choc que l’on suit depuis Aaarg! et l’album Zapatistas, un duo en osmose qui nous fait vibrer au rythme des balades nocturnes et des coups de gueule grand-guignolesques de cette bande de potes !

Un album qui se dévore avec délectation et qui donne envie de s’arrêter un peu, de ranger ses clés et d’aller rejoindre Ilitch et les autres, le temps d’une canette…

Venez nous retrouver !

Par FredGri, le 16 mai 2019