MADELEINE, RÉSISTANTE
Les nouilles à la tomate

Madeleine, ou plutôt Rainer, vient donc d’être capturée et, le 24 juillet 1944, elle envoyée tout droit pour être interrogée par les Brigades Spéciales à la Préfecture de Paris, puis finalement à Fresnes. C’est le début d’une longue série d’interrogatoires plus ou moins violents ou pratiquement rien n’est épargné à la jeune fille qui ne cède jamais. Finalement, elle apprend qu’elle va être exécutée le 5 aout… Mais entre-temps, les SS apprennent qu’elle fait non seulement partie de la résistance, qu’elle leur a donc menti depuis le début, mais qu’en plus elle dirigerait une cellule. Ils décident donc de repousser la date de son exécution pour intensifier les interrogatoires. En fin de compte, le 15 aout, afin d’éloigner les prisonniers de la capitale, ils sont tous parqués dans des trains, en direction de l’Allemagne… Madeleine réussit à s’échapper…

Par fredgri, le 22 août 2024

Notre avis sur MADELEINE, RÉSISTANTE #3 – Les nouilles à la tomate

Avec ce troisième volume, nous nous éloignons du terrain pour entrer dans un aspect encore plus éprouvant, l’emprisonnement. En effet, Madeleine, après avoir fait ses preuves et s’être retrouvée à la tête de sa propre cellule de résistance, vient de se faire capturer par les forces de police collaborationnistes et doit désormais résister d’une autre façon pour tenir coûte que coûte.

Les auteurs abordent ainsi une nouvelle phase plus complexe qui parle des limites qu’il est possible de repousser pour ne pas trahir les siens, pour rester fidèle à une mission, à un message, à une certaine forme de courage tenace, même si résigné. Car cette période ou la France est occupée n’a pas toujours été renversée par les actions des résistants derrière les remparts d’infortune, mais aussi par tous ceux qui n’ont pas baissé les bras alors qu’ils étaient emprisonnés.
Madeleine n’a pas encore 20 ans lors des faits, elle tient bon, ballottée d’une cellule à l’autre, frappée, humiliée, on lui plonge la tête dans l’eau, on la prive de nourriture, on l’empêche de dormir, elle subit encore et encore cette violence de l’occupant et de ses alliés intérieurs, et symbolise à elle-seule cette force combattive qui ne flanche pas, malgré la pire adversité.

Morvan, aidé de Madeleine elle-même, nous plonge alors dans le récit haletant et émouvant d’une aventure véridique absolument bouleversante. On ressent la douleur dans ce regard, cette étincelle qui ne s’éteint jamais, qui se manifeste par un poing serré, par une mâchoire crispée, peut-être même par une larme discrète qui glisse dans un coin. Les dialogues sont justes, les récitatifs viennent contextualiser régulièrement les évènements, le tout complètement transcendé par les pages sublimes de Bertail qui propose une nouvelle fois un travail de toute beauté.

Un triptyque d’une très grande force évocatrice qu’il est vivement conseillé de dévorer d’une traite.
Paris, 1944, comme si l’on y était…

Par FredGri, le 22 août 2024

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