MADELEINES DE MADY (LES)
Tome 1

Fort du succès rencontré dans le cadre du travail quasi quotidien réalisé sur son blog (http://www.lesmadeleinesdemady.com/) depuis 2008, Madeleine Martin, en association avec les éditions Delcourt, ont décidé de remettre sur le tapis les nombreuses notes graphiques qui l’agrémentent (du moins dans la période allant de 2008 à 2009) et de les regrouper en un album unique.

Au regard de la teneur on ne peut plus jubilatoire des propos tenus en son site, on ne peut que se féliciter de les retrouver sous la forme papier. Pour l’occasion, Madeleine Martin a été obligée d’adapter ses réflexions multiples, soit en modifiant parfois les textes, soit en rajoutant des zones inédites, et offre ainsi un résultat qui fait mouche.

S’inspirant de son quotidien très fertile à rebondissements, l’enrichissant d’un soupçon de fiction, n’hésitant pas à se mettre elle-même en scène, elle exhibe, dans une féminité et une autodérision très agréable et frétillante, ses scénettes aux allures de strips et aux ambiances pleines de fraîcheur. Utilisant un chapitrage dédié aux quatre saisons, elle se plait à toucher à tous les sujets, des plus basiques aux plus culturels, des plus intimes aux plus généraux, sans se prendre réellement au sérieux.

Le ton qu’elle emploie est sans nul doute l’une des forces de son ouvrage qui catalogue la jeune femme dans une exubérance communicative. Les dialogues sont abondants, plein de vie et génèrent sans forcer des sourires complices grâce à des chutes très spontanées.

Au niveau du dessin, puisque l’ouvrage cerne un travail pratiquement quotidien sur une année, Madeleine Martin voit son trait évoluer favorablement. Légèrement hésitant sur les premières planches, il finit par se délier très rapidement et à trouver sa véritable consistance, prouvant évidement que l’auteure gère de mieux en mieux son univers. Ces personnages, quels qu’ils soient sont craquants et bien représentatifs. Les émotions qu’ils sont censés dégager passent par une colorisation légère et finement adaptée qui donne à cet ensemble pictural un attrait conséquent.

Un ouvrage souple de petit format malicieux, plein de générosité qui se déguste comme une madeleine et qui en appelle déjà une autre.

Par Phibes, le 29 avril 2010