MAGUS
Le Félon

Rejeté par les gens de son village qui voient en lui un sorcier, Stanislas se retrouve fossoyeur d’une armée en campagne. Sans le savoir, il est, de part ses origines et avec une faculté dont il commence à peine à discerner l’existence, au centre de la lutte entre la religion et la magie, pour la suprématie sur l’âme des hommes, la lutte pour le pouvoir.
Nous avions laissé Stanislas alors que Sullivan, qui l’avait pris sous sa protection, s’était révélé être lui-même un sorcier, et pour soustraire le jeune homme à la vindicte des hommes d’armes pour le meurtre de Ragnemod, l’avait réduit à la taille d’une souris avant d’être lui-même arrêté.

Par olivier, le 14 janvier 2010

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Notre avis sur MAGUS #2 – Le Félon

Le tome 2 s’ouvre sur un flash back, quelques mois avant l’arrestation de Sullivan. Ce dernier se rend à un rendez-vous avec Brunehaut, une mercenaire qui travaille pour le seigneur Higibère, un homme aux pouvoirs étranges qui utilise la magie des sorciers pour prendre l’avantage sur ses ennemis.
Nous apprenons ainsi que la rencontre de Stanislas et de Sullivan ne fut pas fortuite, un devin a mis Sullivan sur la route du jeune sorcier, c’était Anthonin.
Les fils de l’intrigue se mêlent en même temps que l’action se diversifie. Debois et Cyrus nous livrent des informations sur Sullivan et en même temps introduisent de nouveaux personnages qui relancent l’intrigue.
Quelques mots nous sont alors révélés sur le Magus, quel est-il, pourquoi est-il si important aux yeux des sorciers aux pouvoirs divers ?
Stanislas va connaitre la souffrance, dans sa chair et son âme, tourmenté par ce qu’il devient et n’acceptant pas encore le formidable pouvoir qui va s’épanouir en lui. Ainsi, dans le tome 1, il avait donné la mort sans comprendre ce qu’il faisait, sans réaliser même qu’il le faisait. Dans cet opus, il donne la mort comme une offrande, une délivrance que seul un Magus peut apporter. Stanislas apparait de plus en plus comme un sorcier en devenir mais dont la nature de bonté reste profondément ancrée en lui.

Dans ce moyen âge en proie au chaos, à la guerre, à la torture, au pillage et aux superstitions, la sorcellerie n’est pas une invention de la religion. Elle existe, elle est forte, violente et manipulatrice. Omniprésente, elle plane sur le destin des hommes.
Honnis par la populace, pourchassés par l’église, les sorciers ont leur propre but et s’ils acceptent de travailler pour des seigneurs mécréants, ils n’en conservent pas moins une volonté qui va au-delà de la simple survie.

Le dessin d’Annabel est toujours aussi fin et précis. Il nous offre avec un grand souci du détail une reconstitution historique rigoureuse aussi bien dans les décors que dans les costumes. En effet si ce moyen âge est imaginaire, le situer dans une ambiance réaliste lui apporte une crédibilité supplémentaire.
Les couleurs semblent un peu plus lumineuses que sur le premier opus et valorisent le trait. Annabel possède l’art de faire parler les yeux de ses personnages, il est impossible au fil des cases d’échapper à leur regard empreint d’humanité.

Les deux scénaristes n’ont pas fini de nous captiver, le dessinateur de nous ensorceler, et c’est avec impatience que nous attendons déjà le troisième tome prévu pour janvier 2011.

Par Olivier, le 14 janvier 2010

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