Mais je t'aime quand même

Qui a dit que les pochtrons étaient tous des hommes ? Certainement pas Anaïs Blondet qui nous fait partager les meilleurs moments, les plus crus mais aussi les plus terribles dans leur manque de dignité d’une jeune femme qui a fait sienne l’adage In vino véritas.
Quatre vingt dix pour cent d’humour, un zeste de tendresse, un trait d’embarras et un doigt de troisième degré, les tribulations de cette jeune personne ont un effet direct sur les zygomatiques et peuvent provoquer un risque d’accoutumance. Avec une superbe inconscience qui n’appartient qu’aux ivrognes, elle traverse la vie avec un regard embué et une philosophie chancelante qui n’a d’égal que son inaltérable assurance face aux forces de l’ordre.

Par olivier, le 4 juin 2012

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Notre avis sur Mais je t’aime quand même

Je suis bourrée mais je t’aime quand même, où les joyeux délires d’une jeune femme imbibée du matin au soir et qui, dans toutes les situations reste égale à elle-même, inconsciente de la réalité de la vie.
Bien évidement, nous sommes dans le plus pur comique de situation, avec des gags en une planche percutants et tout à fait vraisemblables, à tel point que l’on se demande auprès de qui Anaïs Blondet va chercher son inspiration, à moins que … adepte de Bacchus, Anaïs ne se mette elle-même en scène. Dans cette hypothèse, elle a d’excellents amis qui lui racontent ses bourdes et autres gaffes car il semble peu probable que l’on puisse garder le moindre souvenir de quoi que ce soit avec un tel degré d’alcoolémie.
C’est trash et bidonnant à souhait. Quel que soit le milieu dans lequel elle évolue, famille, cocktails, soirée à l’opéra où bistro, son rapport au réel est définitivement perturbé par son degré d’alcoolémie qui ne semble jamais pouvoir un tant soit peu fréquenter le zéro. Elle traverse la vie quotidienne les yeux noyés dans la vinasse, et bien entendu tous les déboires (qui n’est pas en l’occurrence un synonyme de vomir) qu’elle subit et bien souvent provoque, prennent une dimension surréaliste.
Dans la liste des termes fleuris qui désignent les adeptes de la dive bouteille, bien peu sont féminins et ne résultent que de l’adjonction d’un « e ». Aucun terme spécifique et pourtant, il était temps que justice soit rendue aux femmes qui ne déméritent plus dans ce domaine.
Cette jeune femme, dont on ne connait d’ailleurs pas le prénom, ne fait pas dans la légèreté. Elle ne passe pas par la case pompette, c’est direct bourrée, déchirée, ivre morte. Fréquentant avec tendresse les réverbères et les sanisites, elle est infréquentable et pourtant toujours entourée.

Deux fois distinguée à Angoulême par le prix du jeune talent, Anaïs Blondet nous offre un personnage à la Reiser, pendant féminin de gros dégueulasse dont elle hérite le sans gène et le manque total de pudeur que peut engendrer une trop forte imbibition à l’alcool.
106 pages de pur bonheur pour ceux qui n’ont pas peur du gros qui tache.

Par Olivier, le 4 juin 2012

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