MAÎTRES INQUISITEURS (LES)
Orlias

Après un sixième épisode qui se terminait en apothéose, on aurait pu croire que la saga des Maître Inquisiteurs animée par le tandem Sylvain Cordurie, Jean-Luc Istin touchait à sa fin. En effet, on découvrait enfin le sinistre personnage qui œuvrait en souterrain pour faire monter le chaos et refaire naître la magie et on assistait à sa chute avec perte et fracas.

Aussi, avec ce nouvel épisode, l’on se replonge au lendemain de la bataille d’Ares, au moment où le monde d’Oscitan cherche à se reconstruire et surtout à rétablir une certaine stabilité. En manque de Maître Inquisiteurs expérimentés, les rares survivants se tournent donc vers ceux qui pourraient incarner l’espoir. Mais sont-ils réellement fiables tant la maîtrise de leur don est aléatoire.

De fait, nous sommes appelés à suivre un nouveau maître-inquisiteur, Orlias, dont la mission est de rééduquer des apprentis. Si la tâche paraît au départ simple, elle va se compliquer suite à une tentative d’assassinat du Maître. Assurément d’une tonalité moindre que le tome précédent, les péripéties se veulent une fois encore faire appel à la magie de ce monde médiévalo-fantastique. L’on concèdera que l’enquête qui en découle et qui tourne autour de l’identification du tueur bénéficie d’un bel attrait mais reste dans des dispositions qui ne renouvellent pas la saga. Aussi, la surprise est plutôt limitée et repose essentiellement sur la lutte entre différents pouvoirs extraordinaires, entre la sagesse et l’ambition démesurée.

La forme narrative reste bien prégnante, portée par le compagnon elfique du Maître. Elle témoigne une fois encore de la volonté du scénariste Sylvain Cordurié de donner un cadre bien campé à son histoire tout en lui donnant une certaine énergie. Incontestablement, on ne s’ennuie pas et on se laisse emporter par les pérégrinations d’Orlias face à un adversaire particulièrement puissant.

Rien à dire de négatif sur le travail graphique d’Andrea Cuneo. Après son intervention dans la série OOS 117, l’artiste fait un passage remarqué dans la présente série. L’on concèdera que son trait répond en tout point au cahier des charges pour la mise en images du monde d’Oscitan et a l’avantage, de fait, d’être cohérent, de ne pas déstabiliser le lecteur. On perçoit une belle recherche du détail et d’un réalisme esthétique magnifiés par une colorisation surperbe. La partie action est très bien gérée et donne, au travers d’effets puissants, une bien belle intensité au niveau de l’ambiance générale.

Un septième opus de très bonne facture, un ton en dessous du précédent toutefois, qui a la particularité de clore la série… ou pas !

Par Phibes, le 2 novembre 2017