MAJIPOOR
Le château de Lord Valentin

Errant sans souvenir sur le chemin qui mène à Pidruid, Valentin rencontre Shanamir, un éleveur de blaves, qui le guide jusqu’à la mégapole. Sur place, les deux jeunes hommes font la connaissance de Zalzan et de sa troupe de jongleurs, qui, au regard des dispositions du jeune amnésique, l’engage prestement. Epaulé par la belle Carabella, il se joint au spectacle qui doit les conduire devant le Coronal lui-même. C’est à la suite de cette prestation bien arrosée qu’un mauvais rêve, lié à l’apparition d’un frère hypothétique, pousse Valentin à consulter un interprète, aidé en cela par Deliamber. Le voile pesant sur ses souvenirs va alors se déchirer pour laisser entrevoir une destinée hautement incroyable.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur MAJIPOOR #1 – Le château de Lord Valentin

En même temps que sort le troisième et dernier tome de "Kia Ora" chez Glénat, Olivier Jouvray se distingue également, en ce mois d’avril, par cette nouvelle trilogie qu’il lance chez Soleil et qui va fleurir, après "L’assassin royal" la récente collection « Cherche futurs ». A cet égard, c’est la superbe saga du même nom produite dans les années 80 par l’un des spécialistes de la fantasy, Robert Sylverberg, qui fait l’objet d’une adaptation en bandes dessinées.

Point n’est nécessaire de dire que le choix est ambitieux compte tenu de la densité d’écriture que recèle une telle œuvre littéraire. Aussi, l’on pourra être agréablement surpris par le résultat somme toute admirable qui révèle, dans une forme concentrée, une vision conforme au roman d’origine. Bien qu’Olivier Jouvray ne puisse s’appesantir sur les situations (nombre limité de pages oblige), on appréciera l’aventure qui se déroule linéairement, sans faux pas et dans des transitions cohérentes.

Le monde « Sylverberguien » est bien décrit, avec ses codes, sa spécificité, son organisation onirique et sa pluralité ethnique. Tout en douceur, sans violence extrême, on découvre le personnage principal Valentin et ses compagnons atypiques, engagés dans une quête ascensionnelle aux rebondissements multiples.

La poésie qui se dégage de ce premier épisode est naturellement étalée par le graphisme charmeur et tout en finesse de David Ratte qui, conformément à ses publications antérieures ("Toxic Planet", "Le voyage des pères" chez Paquet) aime développer un penchant « nature » et prévenant. La douceur de son trait est attrayant e et se ressent parfaitement au travers de tous ses personnages à l’aspect séduisant. Pour les lecteurs qui connaissent le parcours multipiste de ce dessinateur, l’on conviendra que son travail évolue dans le bon sens, dans une restitution détaillée de plus en plus convaincante.

L’univers fantasy de Robert Sylverberg lui colle à la peau (on le sent bien imprégné) et le restitue de la plus belle des manières en réalisant des personnages et des décors imaginaires bien sympathiques. On pourra saluer également la prestation de la coloriste Myriam Lavialle qui se cale sûrement à l’ambiance générale de l’ouvrage et qui agrémente de ses tons doucereux et sans excès, les graphiques généreux de David Ratte.

Si le roman d’origine est excellent, son adaptation par le biais du présent album semble suivre le même chemin. Dans tous les cas, "Le château de Lord Valentin" est une bien belle approche de la reconquête d’une destinée légitime que tout amateur de fantasy doit lire instamment.
 

Par Phibes, le 29 avril 2009

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