MALICE
Vous n'en sortirez pas vivant

 
Bien qu’elle n’était vraiment pas chaude pour se prêter à ce petit jeu, Heather a cédé à l’enthousiasme de son camarade Luke qui voulait absolument qu’ensemble ils procèdent à un rituel un peu spécial ; un rituel qui consistait, après s’être muni d’un numéro de la BD nommée Malice et brûlé divers ingrédients précis, à invoquer le terrible Tall Jake pour qu’il vienne vous emporter avec lui dans l’univers de cette BD : Malice… Le genre de jeu qu’on prend à la rigolade, mais auquel on se plie quand même, ne serait-ce que pour se faire peur et rigoler ensuite de sa propre naïveté !

N’empêche… Après être apparu à ses copains plus renfermé lors des jours qui ont suivi ce rituel, Luke a disparu. Aurait-il fugué ? Certains de ses amis qui savaient ce qu’il avait osé faire avaient peur de comprendre que plutôt que cela, Tall Jake était réellement venu enlever leur copain Luke !

Kady et Seth se sont donc mis en quatre pour mener leur enquête. Elle les a menés dans un premier temps dans une librairie où, feuilletant le dernier numéro de la BD Malice, ils ont constaté avec stupeur que certaines planches mettaient en scène, dans une histoire d’horreur, leur ami disparu…
 

Par sylvestre, le 16 novembre 2009

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Notre avis sur MALICE # – Vous n’en sortirez pas vivant

Malice est un livre original et sa couverture en relief sera le premier élément qui attirera votre œil. L’attraction sera alors en marche… Parce qu’il ne vous faudra pas longtemps pour vous apercevoir ensuite que les pages sont, pour certaines, des pages de texte, quand les autres sont des planches de bandes dessinées ! Quoi de plus logique, me direz-vous, quand "l’objet bande dessinée" est, dans le récit, très lié à l’intrigue. Très lié aussi à la force du suspense et de l’horreur dans lesquels les auteurs veulent conduire les lecteurs !

Ajoutez à cela l’originalité de la typographie qui sait (en fonction des paroles de certains personnages) se transformer en police de caractères spéciale ou ne plus suivre la classique horizontalité des lignes et partir en spirale… Un peu comme c’est le cas dans la série Géronimo Stilton, sauf que Malice s’adresse à un lectorat adolescent, donc plus âgé que l’est celui des fans du rat enquêteur. Ca, c’est pour la forme.

Pour le fond, le récit part dans 115 excellentes premières pages d’angoisse parmi lesquelles un premier cahier de planches de BD intervient. Cette première partie est très bien narrée et la crainte que cette lecture puisse vraiment être maléfique gagne ! Mais vient ensuite un grand changement de décor. Quand l’histoire ne se déroule plus à Hathern, mais à Malice… Là, la fin est mise à l’ambiance d’épouvante qui s’était construite peu à peu puisque d’être "passés de l’autre côté", on perd la peur liée à l’inconnu de l’au-delà qu’on avait appris à redouter page après page.

On arrive alors plutôt dans une sorte d’univers entre Les Goonies et Indiana Jones où des ados sont en stage de survie dans un monde impitoyable qu’il faudra dès lors chercher à quitter… C’est un peu dommage pour ceux qui cherchaient le frisson total. Néanmoins, les jeunes lecteurs sauront gérer ce changement de cap et y trouver matière à se sentir proches des héros.

La narration est bonne et le scénario de ce volume vous réservera des surprises, en particulier une ellipse qu’on n’aura pas forcément vue venir ; rapport à San Francisco (je ne vous en dis pas plus !)

Le dessin par contre n’est malheureusement pas des meilleurs. Heureusement que les pages de texte sont bien plus nombreuses que les planches de BD, donc. Ces dernières, sensées représenter les pages de la "vraie BD" Malice, apparaissent très fades au regard de ce qu’elles sont réputées porter comme angoisse et comme suspense. Elles cassent un peu le réalisme que les textes avaient réussi à créer. Les lecteurs de Malice étant plutôt des lycéens (dans l’histoire), ces planches de BD telles qu’on les voit nous ont du mal à convaincre qu’elles aient pu avoir un tel pouvoir de fascination sur les presqu’adultes que sont les héros du livre (destiné lui plutôt à des collégiens). C’est sans doute le point faible de ce livre qui captive quand même un max et dont on comprend, à mesure que la dernière page approche, qu’il sera suivi par un autre tome. Il s’agira de "Ravage", que les lecteurs conquis attendront impatiemment, c’est certain ! Aux éditions Casterman.

A noter l’existence du site : www.malice-lelivre.com
 

Par Sylvestre, le 16 novembre 2009

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