Maltempo

Mimmo a 15 ans, il vit dans un petit village au sud de l’Italie, il n’a jamais rien vu en dehors de ces quelques maisons, de ce bord de mer et quand il voit l’annonce d’un casting pour une émission musicale, il se dit que peut-être, avec son groupe, ça pourrait être le bon moyen de se faire remarquer et qui sait… avoir la possibilité de voir plus grand, éventuellement pouvoir partir d’ici… Mais il sait aussi que ses copains s’enlisent progressivement dans cette torpeur, que c’est compliqué de les pousser, ne serait-ce que simplement répéter régulièrement… Il ne voit malgré tout pas que sur sa Vespa, Alba le regarde…

Par fredgri, le 8 octobre 2023

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Notre avis sur Maltempo

Avec Maltempo, Alfred continue ses errances nonchalantes aux reflets simili-biographiques.
Il nous entraîne en Italie, au cœur d’un petit village noyé dans la torpeur de l’Été. Les jeunes glissent progressivement dans l’apathie, avec un horizon limité, sans grande attente pour leur avenir. Mais de son côté, Mimmo, le jeune héros du récit, garde l’espoir d’un autre lendemain, il ne veut pas s’enterrer définitivement comme ses amis qui ne rêvent à rien d’autre, il se dit que cette annonce de casting qui va bientôt débarquer c’est peut-être le moyen de finalement se faire remarquer et construire une première passerelle plus réjouissante vers… l’après.

Comme on pouvait s’y attendre, l’écriture est extrêmement fine, à la fois épuré, sans éclat, mais toujours près des personnages, de leur regard, des liens qui se tissent entre chacun. On observe donc cet ado passionné qui sert de charpente à l’ensemble, les deux enfants qui jouent ensemble, tout au long de l’album, les petits rendez-vous nocturnes entre Alba et Cesare, et il y a les répétitions effrénées, les filles qui traînent deçi delà… Un monde se met en place, vivant et vibrant de naturel. Alfred se tient légèrement en retrait, il sourit ou soupire, mais son regard reste juste et tendre.

En contre partie, l’histoire reste dans un registre assez « prévisible », sans grande surprise, on sent que tout tient sur la justesse des portraits, le dessin et cette atmosphère qui fait le charme des derniers albums d’Alfred. Ce qui nous donne régulièrement des petites séquences assez touchantes, des échanges de regard, des petites mimiques (j’aime beaucoup regarder les deux gamins jouer, par exemple, et plus particulièrement le petit Lupo…), un tout qui nous semble si proche, dans lequel, on peut éventuellement se reconnaître un peu.

Un bel album, à lire tranquillement.

Très conseillé.

Par FredGri, le 30 septembre 2023

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