Mamé

Dans la maison de retraite "Les beaux jours" où elle a été placée, Mamé coule des jours plus longs et ennuyeux que beaux ou heureux. Clouée dans son fauteuil roulant et simple pensionnaire de qui il faut s’occuper aux yeux du personnel de l’établissement, elle rêve souvent de pouvoir goûter à un peu plus de liberté.

Non… Aller jusqu’à ces pyramides que montre un tableau dans le couloir n’est pas un objectif qu’elle s’est fixé. Une simple promenade avec des membres de sa famille, déjà, lui ferait le plus grand bien !

Alors elle s’est décidée. Ce jour-là, agrippant les roues de son fauteuil, elle s’est lancée au-dehors, au nez et à la barbe des employés de la maison de retraite. Et elle a roulé jusqu’à la cour de l’école où elle voulait voir jouer Loulou, son petit fils.

Ce petit trou dans le grillage était tellement tentant : Mamé à fait sortir Loulou de son école ! Elle avait réussi à se trouver un compagnon de promenade, la promenade qu’elle espérait depuis longtemps…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Mamé

Loïc Dauvillier et Deborah Pinto nous offrent avec Mamé une bande dessinée très touchante. Depuis cet été 2003 caniculaire, les personnes âgées sont revenues sur le devant de la scène, criant malgré elles – pour les plus délaissées – qu’elles avaient besoin d’attention même si la trépidante vie des membres de leur famille ne permettait plus trop de leur faire une place de choix dans leur agenda… Mamé, c’est une de ces personnes, une vieille dame confiée aux bons soins d’une maison de retraite.

Oh non, elle n’est peut-être pas délaissée par sa famille, elle. Mais on comprend que vivre ailleurs que dans un vrai chez-soi la rend malheureuse. Cependant, on ne sait pas trop, au début de l’histoire, si on va faire connaissance avec une mémé à la Carmen Cru ou à la Tatie Danièle ou si les auteurs ont plutôt imaginé une grand-mère sympathique.

La deuxième option s’imposera vite. Et c’est donc avec un certain plaisir qu’on va l’accompagner lors de sa promenade, une promenade en noir et blanc sur 32 pages où le peu de texte ressemblera à ces profondes inspirations de bon air qu’on peut faire lorsqu’on a envie de vivre pleinement un instant de bonheur.

Mamé, c’est un peu notre grand-mère tout au long de cet album. On a l’impression de savoir qui elle est, ce qu’elle veut, et on est ravi de vivre à ses côtés les petits bonheurs dont elle profitera lors de sa fugue !

Allez, laissez-vous tenter par l’authenticité et la richesse d’une apaisante promenade inter-générations. Lisez Mamé.
 

Par Sylvestre, le 13 avril 2008

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