MANDRAGORE (LA)
Une porte sur l'enfer
Dans l’Angleterre victorienne, les démons tentent d’ouvrir un pont entre leur dimension et la nôtre.
Pour ce faire, ils ont besoin de contacts parmi les humains. Leur choix va se porter sur les Fathers of Realms qui devient alors la société secrète la plus puissante mais aussi la plus enviée par les autres sociétés occultes. Alors que le dirigeant des Fathers s’emploie à satisfaire ses mandataires, ses concurrents, discrètement, tentent de saboter son travail. Lorsque des abominations issues d’expériences ratées s’échappent et rodent, seule Lynn, la tueuse la plus talentueuse des Fathers peut mettre un terme à leurs exactions. Lorsque le conflit deviendra ouvert entre les ordres, Lynn, manipulée, va se trouver plongée dans une guerre où la recherche de ses origines va prendre une place prépondérante.
Par olivier, le 28 février 2012
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Collection s :
-
Genre s :
-
Sortie :
-
ISBN :
9782302016255
2 avis sur MANDRAGORE (LA) #1 – Une porte sur l’enfer
A la tête des Fathers of Realms, Ambrose et Marcellus Gunderson sont deux frères qui manipulent l’art de la magie. Lorsqu’ils emportent avec leur société le contrat qui va les lier aux démons, celui d’établir une passerelle entre le plan humain et le plan démoniaque, ils se retrouvent investis d’une autorité incontestable sur les autres sociétés secrètes.
Mais les deux frères vont se séparer, entre Ambrose, ambitieux et assoiffé de pouvoirs et son ainé beaucoup plus pondéré, le torchon brule et, alors que Marcellus va se consacrer à une peinture visionnaire et interdite, son frère œuvre avec les démons. D’expériences en recherches, il met au point un protocole qui permet la création d’hybrides, mais ce procédé finit par être divulgué par un traitre aux autres ordres qui le vendent sans discernement afin d’affaiblir les Fathers.
Vingt ans passent et les diverses autres sociétés occultes jusque là divisées tentent de s’organiser autour de Polland, qui mise sur l’épidémie démoniaque, épidémie qu’il a provoqué et qui se répand sur la ville pour dresser ses homologues contre les Fathers.
Seule Lynn peut combattre ces démonisés, ces humains qui ont accès à un pouvoir que nul homme ne devrait pouvoir utiliser, mais le passé de Lynn cache un mystère qu’elle-même ignore. L’intrigue laisse, malgré tout, deviner par quelques sous entendus et indiscrétions qui filtrent au hasard de réflexions que Lynn la guerrière des Fathers a, en relation avec son passé, peut-être sa naissance, des accointances avec les hybrides fabriqués par Ambrose.
Sylvain Cordurié, à qui l’on doit récemment les Sherlock Holmes et les vampires de Londres nous a concocté un scénario où un certain nombre de sociétés secrètes se disputent un juteux business avec les démons. Les Fathers of Realms qui remportent le contrat ne laisseront aux autres que quelques miettes de sous-traitance, aiguisant leur esprit de revanche et de sabotage.
L’action se déroule à Londres, vide d’habitants, aucun passant, aucun fiacre ne circule laissant les monstres et les hommes de main menés par Lynn se battre violement sans que qui que ce soit s’interroge sur l’existence de ces créatures maléfiques, ce qui risquerait de compliquer le scénario.
Un personnage sort du lot, parfaitement identifiable, contrairement aux autres protagonistes que l’on confond facilement, ce qui est regrettable. Il s’agit de Marcellus, un des deux frères Gunderson, qui s’efface dès les premières pages pour ne plus se consacrer qu’à la peinture mais qui va prendre dans la suite de l’aventure une place prépondérante aux cotés de Lynn.
On reconnait dans toutes les scènes de bataille le goût et le talent de Marco Santucci pour les super héros, son dessin est dynamique et donne au récit un élan salutaire quelque peu gâché par les couleurs sombres et les ombres omniprésentes qui obscurcissent la lecture.
A trop vouloir forcer sur l’atmosphère victorienne et l’ambiance malfaisante, le récit perd beaucoup de lisibilité.
J’espère que la suite des aventures de Lynn sera plus claire …
Par Olivier, le 28 février 2012
La collection 1800 de chez Soleil semble des plus profitables pour Sylvain Cordurié. Après avoir animé avec succès des péripéties fantastiques avec le fameux limier Sherlock Holmes (…et les Vampire de Londres – 2 tomes, …et le Nécromicon – 1 tome), voilà que ce scénariste repart sur de nouvelles aventures ayant toujours pour base l’Angleterre victorienne.
Ce premier opus, comme l’indique son sous-titre, nous ouvre les portes de l’enfer et sa gente démone avec laquelle une élite d’humains a pu tisser des liens. Fort de cette association atypique qui confère à celui qui en détient les rênes (Ambrose Gunderson) une puissance absolue sur les Ordres Occultes, des mouvements de dissidence commencent à se faire sentir. C’est dans ce contexte revendicateur que Sylvain Cordurié, véritable adepte de récits fantastiques, nous plonge délibérément, dans des effluves intrigants d’occultisme.
Cet épisode pour le moins rythmé et violent, qui installe, au travers des différents évènements, les différents personnages clés de cette aventure londonienne n’échappe pas à une certaine nébulosité qui devrait se désagréger à coup sûr dans le prochain tome. Entre l’opposition des deux responsables de sociétés secrètes (Ambrose Gunderson et William Polland) sous le couvert ténébreux du seigneur Nabazg, l’implication active de la belle et énigmatique Lynn Redstone transformée en une sorte de super héros armé et celle de Marcellus Gunderson, peintre visionnaire aux aptitudes physiques surprenantes, le lecteur est appelé à découvrir les liens entre chaque passerelle.
C’est le dessinateur d’origine italienne Marco Santucci qui a pour mission de mettre en image les circonvolutions scénaristiques de Sylvain Cordurié. On ne pourra qu’être subjugué par le travail qu’il réalise, certes assez classique mais de belle composition. Les ambiances victoriennes sont convaincantes, les personnages sont proportionnellement intéressants (les monstres sont terrorisants, la plastique de Lynn est soignée) et la colorisation des plus adaptées.
Une première partie d’aventure efficace, que l’on peut qualifier de démoniaque, et qui devra attendre le tome prochain pour en distiller toutes les composantes.
Par Phibes, le 19 mars 2012
Dans la même série
MANDRAGORE (LA)
Publicité