MANO (LA)
Bologne

Aristo a pris le chemin de la clandestinité après, à la grande détresse de Raffaela, s’être fait déclaré mort à la suite de l’explosion de son appartement à Bologne et a décidé de reconstituer le mouvement contestataire de ses premières heures. Exit la Mano, le Pugno prend sa place et regroupe à nouveau l’ancienne bande hormis Sandro, devenu dissident après la tournure radicale des évènements antérieurs. Ce dernier n’a d’ailleurs jamais oublié la belle Raffaela qui occupe ses pensées et son coeur et se soucie peu, en ces temps de disette et de révolution sociale, de la colère de ses pairs. Toutefois, il parvient à se lier d’amitié avec la charmante Flavia qui lui permet de mettre un peu de piquant dans sa vie mais sans réellement occulter ses anciens amis C. Que sont-ils devenus ? Au fil de ses déambulations, il va finir par le découvrir !

 

Par phibes, le 12 octobre 2012

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Notre avis sur MANO (LA) #2 – Bologne

Prévu en trois parties, l’histoire des cinq copains italiens rebelles se déclinera, tout compte fait, en deux tomes. Bologne est donc l’épisode de clôture de la saga, un épisode copieux de 64 planches qui vient nous donner, d’une part, des nouvelles du disparu Aristo et, d’autre part, de ses nouvelles aspirations révolutionnaires.

Comme on pouvait le prévoir, le jeu de la première heure du quintet se radicalise au point de plonger dans une violence terroriste. Philippe Thirault nous en livre le parcours, un parcours dramatique bardé de références historiques, sociales et musicales qui va entraîner, sous l’impulsion idéaliste et jusqu’au-boutiste d’Aristo, trois amis dans un tourbillon de faits irréparables. Afin d’en saisir la teneur, Sandro, cinquième larron de la bande d’antan, a pris un chemin parallèle et, dans son errance amoureuse et dans un soupçon de tristesse, va se faire l’évocateur des mésaventures du groupe.

Le récit est toujours prenant et nous fait sentir efficacement, dans sa simplicité narrative, l’insubordination des jeunes gens face aux injustices. A cet égard, Philippe Thirault nous présente une galerie de portraits finement étudiés, au particularisme bien tranché. Aristo en impose grâce à son activisme, Raffaela se découvre dans amour aveugle, Piero se doit de camper un mauvais rôle tandis que Sandro se confond dans un amour impossible. De fait, les sentiments se bousculent au fil des pages, dans une cohésion scénaristique remarquable.

Le dessin d’Alberto Pagliaro accompagne très agréablement le récit, dans une ambiance colorée de marron qui lui donne visuellement un côté ancien qui se rapproche des années 60. Le style est caractéristique, très soigné, d’une grande netteté et traduit une recherche poussée du détail historique. Les personnages, de par leur effigie légèrement longiligne et plutôt anguleuse, sont des plus charismatiques.

Une fin d’histoire à l’italienne aux accents révolutionnaires qui mérite que l’on s’y attarde.

 

Par Phibes, le 12 octobre 2012

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