Marathon

En ce mois d’août 1928, la clameur populaire s’échappe du stade d’Amsterdam. Les Jeux Olympiques arrivent bientôt à leur terme et le monde entier suit l’épreuve reine, le marathon. Tous les grands favoris sont là. Mais, pourtant, c’est progressivement un petit Français d’origine algérienne, simple manoeuvre chez Renault, qui va créer la surprise.

Par legoffe, le 18 juillet 2021

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Notre avis sur Marathon

Nicolas Debon aime le sport et admire sans aucun doute ceux qui savent ce que veut dire le dépassement de soi. Il suffit d’avoir lu certains de ces albums comme les très beaux « L’invention du vide » ou « Le Tour des géants », pour s’en convaincre.

Aujourd’hui, il abandonne la montagne ou le cyclisme pour nous entrainer sur les platitudes néerlandaises et nous raconter, en cette année olympique, un épisode des Jeux de 1928, la victoire surprise du Français El Ouafi Boughéra.

Il ne s’agit toutefois pas d’un album narrant une aventure sportive, en tout cas pas au sens habituel du terme. Nous n’allons pas suivre la préparation du coureur, pas plus que nous allons passer de temps dans son intimité ou au sein de l’équipe de France. Non. Nicolas Debon s’est focalisé sur l’épreuve. L’album débute dans le stade et s’arrête sur la ligne d’arrivée.

De plus, l’auteur ne se focalise pas sur El Ouafi Boughéra ou certains athlètes. On ne connait rien de leurs pensées. Nous suivons le marathon, nous voyons les visages de ces champions dans leur sérénité ou leur souffrance au fur et à mesure que les kilomètres défilent. Quasiment pas de dialogues, l’essentiel des textes provenant de la voix off du commentateur sportif, Louis Maertens dont le compte-rendu de l’époque a beaucoup influencé l’album.

L’effet est étonnant car, malgré ce regard purement extérieur, on a l’impression de rentrer dans l’intime surpassement physique et mental des athlètes. Le récit est d’autant plus vivant que Debon apporte toujours des angles de vue et des découpages très cinématographiques. Ses coups de crayon, comme d’habitude, sont emplis de force et de mouvement.
Et pour mieux marquer le clin d’oeil à cette lointaine époque, il a coloré ses pages en mode sépia.

Un bel hommage aux sportifs qui sont prêts à relever les défis et ce quel que soit leur résultat à l’arrivée. C’est aussi une belle manière de commémorer la belle victoire du Français qui, hélas, ne fut pas vraiment récompensé par cette médaille par la suite.

Par Legoffe, le 18 juillet 2021

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